(ou comment Johann Chapoutot, historien du nazisme a donné une interview à des fans de Carl Schmitt)
A quoi sert la parole de l’historien en politique ? Peut-on d’ailleurs rester seulement dans une démarche historienne lorsqu’on décide de s’engager aux côtés de tel ou tel organe militant ?
Cas pratique : quand Johann Chapoutot spécialiste incontestable du nazisme intervient sur le site Le Vent se Lève, est-il permis de parler de soutien orienté à une propagande bien précise ?
Au moment où Le Vent se Lève diffuse une campagne d’appel aux dons, après avoir été présenté comme un « jeune média indépendant » par Street Press ou les Inrocks, la question peut étonner.
Indépendant, c’est comme libéral, un concept un peu fourre-tout, même s’il fait son effet rhétorique. Le mot rassure dans les milieux militants de gauche radicale, dans la mesure où sa signification communément acceptée est « Ce n’est pas Bolloré qui paye ». C’est un peu court Les animateurs du Vent se Lève ont bien compris que d’autres questions sur « l’indépendance » pourraient être soulevées à l’occasion de leur levée de fonds, lancée à peu près en même temps que la parution de l’entretien avec Johan Chapoutot, qui donne une coloration antifasciste un peu nouvelle à la revue. Laquelle a perdu une partie de son contenu nettement moins antifasciste en chemin, nombre d’articles ayant été supprimés du site. On trouvera donc ci-dessous, et à chaque fois qu’ils seront évoqués, les articles disparus.
Le souverainisme qu’est-ce que c’est? Avec qui ça s’élabore?
Le Vent se Lève est un des innombrables relais de ce qu’on peut appeler le souverainisme trans-courants. Lequel rassemble aussi bien une grande partie de la France Insoumise que des transfuges du MRC de Jean-Pierre Chevènement, mais aussi des gens comme Jacques Sapir qui n’en finit pas d’hésiter entre Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon.
L’un des fondateurs du site, celui qui a le plus d’expérience en politique, Lenny Benbara signait déjà en 2015 des pétitions pour la sortie de l’Euro avec ses amis du MRC et de Nouvelle Donne, qu’on retrouve sur le site du PRCF, une des plus vieilles antennes du national-stalinisme français et des passerelles avec les groupes antisémites en tous genres.
Au lancement du site Le Vent se Lève on retrouve d’ailleurs la plupart des signataires de cette pétition : Arthur Contamin qui a publié un article en défense de Ratko Mladic « disparu» depuis.
Ou Come Delanery auteur d’une interview de Bastien Faudot, le candidat pro-Assad du MRC de Chevenement à la présidentielle. On retrouve le même petit groupe dans une autre pétition souverainiste publiée sur Marianne. S’y ajoute Raphael Sandro , qui au moment du massacre d’Alep publiait des défenses de Poutine et d’Assad sur Le Vent se Lève. Celles-ci sans doute trop violentes et trop claires pour un média qui se veut « indépendant » ont disparu du site. Tout comme certaines contributions et interview de Djordje Kuzmanovic, conseiller en relations internationales de Jean Luc Mélenchon, farouche défenseur de la dictature syrienne comme du régime autoritaire russe.
L’autre nom qui revient très souvent sur Le vent se Lève est celui de Coralie Delaume, pilier en devenir de la mouvance souverainiste. Sur Le vent se Lève, elle est à la fois auteure et interviewée. C’est grâce à elle qu’on trouve sur ce site « de gauche » une magnifique interview de Renaud Girard; où celui-ci affirme qu’il faut s’allier avec Assad, l’Iran et Poutine comme on s’est allié avec Staline contre Hitler. Coralie Delaume est aussi passée par Causeur et par Marianne.
Elle est assez connue depuis son livre écrit avec David Cayla (fondateur de l’association « Manifeste pour un débat sur le libre échange » avec Sapir, Todd, Aquilino Morelle, Bernard Cassen… )
Des fondateurs du printemps républicain en guest star sur des sites de la mouvance antisémite? On trouve de tout sur Le Vent se Lève
Cayla et Delaume réapparaissent régulièrement sur Le Vent se lève et Lenny Benbara fait une si belle promo de leur bouquin que son article finira même sur le site d’extrême droite « Arrêtsurinfo » qui lui crée une fiche auteur pour l’occasion. Ironie du rouge-brunisme qui permet à la fois d’être un fondateur du Printemps Républicain et d’avoir sa fiche auteur sur le site de Bruno Guigue.
Car Lenny Benbara a en effet aussi à son actif la participation au Printemps Républicain, son intervention à la soirée de lancement ayant été saluée par Laurent Bouvet lui-même dans un tweet.
Le Vent se Lève est cet endroit magique où l’on retrouve des signataires du Printemps Républicain comme Frédéric Farah, économiste qu’on retrouve aussi interviewé par Sapir sur Sputniknews (vidéo reprise par Egalité et Réconciliation).
Très apprécié du site, Frédéric Farah a eu droit à trois entretiens en une année d’existence du site. Mais l’homme a d’autres amis au CRE Critique de la Raison Européenne. Un petit réseau souverainiste transcourant qui organise des conférences avec Olivier Berruyer, Emmanuel Todd, Jacques Sapir, Coralie Delaume, Nicolas Dupont-Aignant, François Asselineau, Jacques Myard, Hubert Vedrine et Jean-Pierre Chevenement. Fréderic Farah était l’invité du dernier pot de fin d’année du CRE, un événement illustré par une photo de Nigel Farage , pilier de l’extrême-droite anglaise raciste avant le Brexit.
Un bien curieux endroit pour dénoncer la complaisance des démocraties avec le nazisme
Le Vent se Lève est donc un endroit bien étrange pour venir dénoncer spécifiquement et uniquement les responsabilités de l’ « Occident libéral » dans les origines du nazisme, ou la complaisance et la collaboration de ce même « Occident libéral » avec les dictatures ou les régimes autoritaires. En la matière, Johann Chapoutot avait en face de lui des occidentaux anti-libéraux qui proposent notamment de travailler avec la dictature syrienne qui a accueilli et protégé de nombreux responsables nazis dont Alois Brunner.
Le Vent se Lève se range ouvertement sur la défense d’une « real politik » nationaliste vis à vis du régime d’Assad et de ses crimes de guerre. Une ligne selon laquelle le régime de Damas peut bien être un allié même s’il martyrise sa propre population. Bien au-delà, en prônant une alliance avec Poutine ou le régime iranien, il propose finalement à ses lecteurs une vision politique très claire : il ne s’agit pas seulement de « non-interventionnisme », mais d’une politique internationale qui consisterait à ne tenir aucun compte des crimes commis par des régimes autoritaires qu’il faudrait banaliser au nom des « intérêts supérieurs de la France ». Position qui se rapproche de celle défendue depuis des années par l’extrême-droite française, mais aussi une partie de la droite dure. Dans un des articles publiés par Le Vent se Lève sur le Moyen Orient, Alain Marsaud est d’ailleurs présenté comme « bon connaisseur du Liban ». Il fait partie des députés qui sont allés en 2015 rencontrer Assad publiquement, il est aussi l’un de ceux qui applaudissaient ouvertement la députée FN Marion Maréchal Le Pen lorsqu’elle était à l’Assemblée.
Le FN un parti fasciste? Vincent Ortiz qui interview Chapoutot se pose la question
La politique internationale n’est pas le seul sujet sur lequel Le Vent se Lève a une ligne très peu antifasciste et très peu préoccupée par la montée électorale et l’accession aux responsabilités d’extrême-droites européennes, dont les racines sont bien issues des mouvements fascistes et nazis du 20ème siècle. Pendant la campagne présidentielle, et singulièrement pendant l’entre-deux tours, Le Vent se Lève a essentiellement reproduit le discours de la France Insoumise : selon les articles, ils ont applaudi la montée du souverainisme, de l’anti-européisme, bref du nationalisme, estimant comme Jean-Luc Mélenchon que le vote des électeurs du FN est très majoritairement « un nationalisme des imbéciles » trompés par notamment par Florian Philippot. Entre les deux tours, on trouve très logiquement sur le site des appels à l’abstention sur le thème du « Ni, ni… ».
Vincent Ortiz, le rédacteur de la revue qui a signé l’entretien avec Johann Chapoutot donnait à l’un de ses articles un titre bien significatif au lendemain du second tour « Le système médiatique a poussé les Français à choisir entre la peste et le choléra ». Sur son propre mur Facebook, pendant la campagne, il a fait partie de ceux qui illustraient les positions d’Emmanuel Macron avec des visuels issus de la propagande nazie.
Pour lui, dans ce moment précis où un parti historiquement construit, entre, autres, par des anciens de la collaboration et des pro-nazis pouvait accéder au pouvoir, le seul nazi à désigner comme tel était donc Emmanuel Macron. Pas forcément étonnant pour un site qui n’hésite pas à revendiquer de s’appuyer sur Carl Schmitt, le juriste du IIIéme Reich. La critique de la démocratie libérale selon Carl Schmitt c’est l’avenir de la gauche selon Chantal Mouffe et le Vent se Lève qui organisent des conférences ensemble sur ce sujet.
La boucle est bouclée : lorsque le même s’entretient avec Johann Chapoutot, ce n’est pas évidemment pas par intérêt antifasciste. Mais pour obtenir une parole d’historien reconnu, qui fasse écho à sa propre pensée politique et à celle de sa revue : l’extrême-droite ne serait au fond qu’une conséquence de la démocratie libérale , ennemi prioritaire à abattre, quelles que soient les circonstances.
Mais pourquoi “libéral”?
Le titre de l’entretien lui-même remplit cet objectif : « Les nazis n’ont rien inventé, ils ont puisé dans la culture dominante de l’Occident libéral ». Il n’y pas besoin d’être un spécialiste du nazisme pour opposer immédiatement une contradiction, certes un peu vulgaire et simpliste, mais pas plus que le présupposé du titre. Les nazis ont inventé Auschwitz, au moins. Et Sobibor, et Treblinka, et bien d’autres lieux où l’extermination planifiée et industrialisée d’une partie de la population européenne a eu lieu. Un tel génocide, au moins dans le réel c’est une innovation concrète. Et pas seulement une répétition quantitativement plus meurtrière de choses inventées par l’ « Occident Libéral ».
C’est d’ailleurs le second point qui éveille de suite une question bête. Occident, pourquoi pas, tout le monde sait où le nazisme s’est développé, mais pourquoi libéral ?
Les phénomènes décrits par Chapoutot dans l’entretien, la colonisation, le racisme envers les peuples décrétés « inférieurs », les théories eugénistes et leur mise en œuvre, celles qui prônent la division de la société entre castes immuables ont certes pu être propagées et diffusées aussi par des penseurs et des sociétés libérales. Mais dans l’Occident des siècles précédant le nazisme, on est tout de même contraint de remarquer l’existence de forces anti-libérales extrêmement puissantes. Celles-ci de manière très naturelle au regard de leur idéologie première propagent et mettent en œuvre toutes les thématiques citées ci-dessus : la réaction aux Lumières et à la Révolution Française , d’abord, est au cœur de bien des régimes et partis politiques en Europe, et elle défend ouvertement et sans contradictions internes, l’inégalité entre les êtres humains comme fondement premier de la société.
L’antisémitisme nazi se nourrit des mouvements qui l’ont précédé, de penseurs et de groupes politiques qui étaient, tout sauf libéraux. Curieuse démarche que celle de Chapoutot qui cite Sternhell pour pourfendre les démocraties libérales, mais oublie qu’une grande partie des thèses de Sternhell consiste justement à démontrer en quoi le fascisme est aussi le résultat d’une alliance entre toutes les critiques des Lumières et de la démocratie libérale, des plus réactionnaires à celles qui se voulaient les plus rupturistes avec l’ordre ancien. Ces mouvements et ces théories se retrouvent dans une partie du mouvement qui se voulait au départ révolutionnaire et socialiste, et qui, à force d’analyses biaisées du capitalisme, de dénonciations spécifiques de la « grande finance » et du « libéralisme bourgeois des Lumières », finira par constituer une force d’appui au fascisme et à l’antisémitisme en désarmant l’antifascisme.
Nulle trace de cette histoire là dans les propos de Johan Chapoutot : son Occident Libéral est une image figée , en deux dimensions, avec des traits grossis et caricaturés à l’extrême. A lire l’entretien, on ne sait pas vraiment quand commence historiquement cet « Occident Libéral », si l’on parle de régimes politiques, de forces politiques en dehors du pouvoir, de mouvements culturels et philosophiques, ou de tout en même temps, ce temps allant des Lumières jusqu’à la prise du pouvoir par les nazis. Comme si Diderot et Voltaire, la Révolution française, le capitalisme dans sa version libérale , les colonisations avaient été une suite linéaire isolée dans l’histoire de l’Europe. Comme si celle-ci n’était pas aussi constituée du maintien de régimes autoritaires et de monarchies réactionnaires, et des mouvements politiques et culturels qui allaient avec. Comme s’il n’ y avait pas eu de résistances antifascistes dans des mouvements par ailleurs démocrates et libéraux économiquement. Comme si certaines critiques en discours et en actes de la colonisation n’allaient pas prendre appui, même chez des colonisés sur les philosophies des Lumières , dont il s’agissait de demander l’application concrète et immédiate aux démocraties qui les revendiquaient.
C’est curieux pour un historien d’oublier de mentionner le pacte entre Hitler et Staline
Certes, la critique radicale ne peut pas toujours être qualifiée d’hypercritique de mauvaise foi. Mais le problème est que Johann Chapoutot trouve donc facilement les racines du nazisme dans l’Occident libéral, dénonce fort bien certaines complicités et lâchetés objectives des démocraties capitalistes de l’époque… mais ne les cherche pas ailleurs, et fait montre au contraire d’une très grande légèreté lorsqu’il est interrogé sur les théories développées par les défenseurs de l’URSS de l’époque et même sur les actes de ses dirigeants politiques.
Johann Chapoutot a une bien étrange formule à propos de la position stalinienne du début des années 30, qui conduisit les partis communistes, non seulement à délaisser la lutte anti-nazie mais aussi à adopter une partie de la rhétorique anti-système nazie et à désigner la social-démocratie comme l’ennemi principal à abattre, les nazis étant censés sombrer dans la révolution qui allait venir.
Johann Chapoutot estime que les membres du Komintern se sont sentis « fautifs » après 1935, c’est à dire une fois que les nazis au pouvoir eurent notamment éradiqué le parti communiste et la gauche allemande. On se demande bien où il a trouvé des traces de ce sentiment de culpabilité, et de la prise de conscience de l’urgence à lutter contre les fascismes: dans la répression féroce menée par les staliniens contre celles et ceux qui combattaient le fascisme pendant la Révolution Espagnole et que le Komintern désignait comme « hitléro-trostystes » ? Dans les procès et la traque de tous les opposants politiques jusqu’au sein de l’Armée Rouge qu’on décapite au moment où le régime nazi prépare la guerre ? Dans la signature du pacte germano-soviétique en 1939 ?
Très étrangement, d’ailleurs, Chapoutot passe sous silence cet épisode précis : pourtant d’une intransigeance absolue sur la complicité des démocraties « libérales » avec le nazisme, fruit de leur idéologie première, l’historien oublie un traité qui scellait l’alliance entre le régime nazi et le régime stalinien, et le fait au passage que ce sont les nazis qui l’ont finalement renié, pas les staliniens.
De la même manière, l’homme réfute le concept de totalitarisme sur des bases tout à fait acceptables, et parfaitement légitimes lorsque ce concept sert à tracer un signe égal entre l’idéologie communiste et le nazisme, ou à relativiser les camps d’extermination en les assimilant au goulag stalinien. On peut cependant s’étonner qu’à aucun moment dans cet entretien, il ne fasse à propos du stalinisme ce qu’il fait avec le « libéralisme » : à savoir interroger le corpus idéologique et pratique que certains nazis ont puisé dans le modèle stalinien. Mais aussi et surtout dans quelle mesure le stalinisme portait une partie des thèmes idéologiques développés par les nazis, et pas par « accident personnel » : Chapoutot se contente en effet d’évoquer l’antisémitisme personnel de Staline, mais oublie commodément le fait que cet antisémitisme fut partagé par nombre de communistes européens dans les années 30, et que la dénonciation de la finance cosmopolite et apatride ne fut pas l’apanage de la seule extrême-droite. Mais malheureusement le fruit pourri d’une tradition bien vivante dans une partie des gauches révolutionnaires et anti-libérales.
Ce que ça signifie de dénoncer la “démocratie libérale” pour la mouvance souverainiste et ce qu’ils vont en faire
Il n’y a donc pas une ligne de l’entretien qui puisse déranger la ligne politique d’un site qui n’est évidemment pas un média indépendant, mais un des innombrables relais du souverainisme trans-courants. A gauche ses promoteurs français ont effectivement troqué l’anticapitalisme contre l’anti-libéralisme, et l’internationalisme contre l’anti-européisme.
Pour ces mouvances, le combat contre l’extrême-droite consiste essentiellement à démontrer que des partis comme le FN ne sont pas des « vrais » anti-libéraux, pas des « vrais souverainistes ». Ainsi l’un des derniers visuels de la page Facebook du Vent se Lève reprend une citation de Marine Le Pen disant qu’elle est « pro-européenne ». Dans une logique progressiste, on pourrait penser que ce n’est pas sa citation la plus problématique.
Mais le souverainisme même version « média indépendant » n’est pas un progressisme. Il n’est pas seulement un anti-libéralisme économique, mais aussi un anti-libéralisme politique. Chez Le Vent se Lève, on appelle cela « anti-impérialisme », mais très concrètement ce n’est jamais que la fascination pour les régimes autoritaires du Venezuela à la Russie de Vladimir Poutine et le soutien même pas dissimulé à des dictatures meurtrières, même la Syrie dont la police politique a été en partie inspirée et formée par d’anciens nazis.
Les propos de Johann Chapoutot, sur un autre support, auraient pu être entendables et débattus, en pour et en contre. Sur Le Vent se Lève, la critique de la démocratie libérale et les propos sur « les nazis qui n’ont rien inventé » ne relèvent malheureusement plus seulement du débat historique, mais bien du soutien objectif à des militants dont l’objectif est de désarmer l’antifascisme, en relativisant la spécificité de ce phénomène politique, mais aussi en propageant un nationalisme effréné couplé avec la défense des régimes anti-démocratiques, pour lequel la démocratie libérale est l’ennemi ultime, bien avant les fascismes de toutes sortes.
Certes le métier d’historien n’empêche pas d’avoir des sympathies politiques, et de choisir ses lieux de parole en conséquence. Mais lorsque l’on intervient uniquement en critique de la démocratie « libérale » sur un site qui relativise le danger représenté par l’extrême-droite et qui défend des régimes autoritaires, la critique a un goût de propagande. Dans ce cas précis, la publication de l’entretien coïncide avec le lancement par Le Vent se Lève d’une opération d’appels aux dons financiers et de l’effacement de certains de ses articles les plus compromettants en faveur d’Assad ou de Ratko Mladic. Une belle opération de dédiabolisation.