Le racisme anti-arabes est une oppression qui se fonde sur notre infériorité supposée dans tous les domaines. Sa construction repose sur la création du « dangereux barbare » par l’idéologie coloniale française, poursuivie ensuite. Le dangereux barbare arabe est une créature sanguinaire, qui ne sait pas régler les conflits autrement qu’en sortant un couteau. Le dangereux barbare arabe frappe sa femme plus que les blancs, c’est culturel. Ses femmes l’acceptent parce qu’elles sont elles même inférieures aux Françaises, il convient de les éduquer à la liberté. Ce sont le genre de clichés avec lesquels nous grandissions dans les années 70 et 80, nous les enfants des arabes Nous portions d’ailleurs cette arabité purement réflexive et négative quels que soient nos histoires personnelles, notre rapport à la France, ou celui de nos parents.
D’ailleurs nos parents étaient présumés musulmans. Culturellement. Un nom arabe suffisait à éveiller des images de baignoire ensanglantée avec un pauvre mouton bêlant de douleur ( les Français mangent du mouton aussi, mais comme ils les comptent amoureusement pour s’endormir, cela leur donne un brevet de civilisation alimentaire ), et en positif des demandes d’invitation à manger le couscous. Pour une obscure raison , dans l’imaginaire raciste anti-arabes, nous sommes des barbares agressifs et odieux, mais aussi des gens qui doivent, par essence, inviter tout le monde à manger. Sans doute une intersection de la race et de la classe, tant d’entre nous travaillent dans les secteurs de l’aide à la personne depuis des dizaines d’années que les personnes qui en bénéficient nous confondent avec nos assignations professionnelles.
En tout cas, cette assignation à l’islam entrait, il y a encore vingt ans, dans le cadre de l’infériorisation raciste commune d’ailleurs à la négrophobie de l’époque. L’islam était une religion dévaluée, qui faisait porter des robes à des hommes qui se mettaient les fesses en l’air pour prier, et les railleries racistes de ce genre étaient également une manière de gérer les préjugés craintifs sur la virilité agressive et dangereuse de l’arabe et de le rabaisser de manière évidemment sexiste.
C’est une des raisons pour lesquelles, au départ, l’on a pu facilement se tromper idéologiquement dans l’analyse antiraciste et penser que le concept d’islamophobie était totalement inutile, et que les attaques racistes contre l’arabe en tant que musulman n’étaient que l’une des formes renouvelées du racisme anti-arabes post-colonial que nous subissions tous, musulmans ou non. La thèse était d’autant plus acceptable pour ceux d’entre nous qui n’étaient pas musulmans et avaient un rapport indifférent ou hostile à la religion en général. Exactement comme dans n’importe quelles familles non issues de l’immigration, exactement comme dans n’importe quelle sphère sociale les conflits existaient entre croyantEs et non croyantEs, au quotidien et en politique. Mais nous, issus de l’immigration musulmane ET victimes de racisme, avions une donnée supplémentaire à intégrer à nos combats : la religion était aussi un prétexte ou un sujet de racisme spécifique ce qui mettait en porte à faux les sans-religion parmi nous.
Penser que l’islamophobie était simplement du racisme anti-arabes nous permettait de penser la combattre sans renoncer à nos propres convictions, face à des militants musulmans dont nous pouvions légitimement détester certaines convictions, justement.
Il n’en reste pas moins que l’analyse s’est avérée erronée en grande partie.
Au moment où le vote de la loi Séparatisme marque un palier essentiel dans l’histoire de l’islamophobie, avec l’édiction d’un statut spécifique pour les musulmans, il est facile de s’en rendre compte. Même si le pouvoir s’est retrouvé pris dans une contradiction propre à la forme universaliste du régime légal français et a compris qu’il aurait des difficultés d’ordre juridique à cibler nommément des croyants et pas tous les croyants, la préparation du projet a donné lieu à des discours politiques parfaitement assumés, contrairement à ce qui avait pu se passer en 2004, avec le vote de la loi contre le port du voile à l’école publique. Cette fois, les Ministres comme Gérald Darmanin et le président , n’ont pas hésité à cibler spécifiquement les musulmans, et à rassurer, par exemple, les catholiques qui protestaient contre des dispositions du projet leur semblant pouvoir s’attaquer également à eux. En 2004, on se donnait une posture universaliste pour attaquer, cette fois au contraire, elle a été démentie par les responsables politiques, qui ont expliqué ne pas pouvoir faire autrement que de ne pas nommer dans la loi, mais ont assuré que l’oppression serait bien sélective dans les faits.
Ce retournement extrêmement violent, en ce sens qu’il est aussi une rupture assumée avec la fiction de l’égalité de tous devant la loi a été rendu acceptable par la nature spécifique de l’islamophobie. Celle-ci est la production d’un discours qui inverse le réel, et ne se contente pas de le travestir. Il s’agit de faire des victimes, les bourreaux, de ceux qui subissent un pouvoir injuste, les prétendus détenteurs d’un pouvoir réel.
Ceci a été rendu possible par l’ancrage de l’imaginaire antisémite dans la conscience collective française, et s’inspire d’une histoire de l’antisémitisme qui a inclus des périodes d’antisémitisme d’état. Si évidemment, le racisme post colonial se croise avec l’islamophobie, la parenté directe de celle-ci est bien dans la reproduction des logiques antisémites.
Le musulman est l’arabe devenu comploteur puissant, ennemi intérieur au service de l’extérieur agressif pour la nation française.
L’islamophobie est d’abord une dénonciation d’un réel qui serait caché derrière les apparences et qui ne pourrait devenir visible que par l’acceptation de la thèse préalable du complot des puissants.
En effet, à l’heure actuelle, si les quartiers populaires où vivent une partie des musulmans ne peuvent se comparer aux quartiers ghetto juifs de l’Europe du 19ème siècle, il n’en reste pas moins que les islamophobes leur appliquent le même discours que les antisémites appliquaient à l’époque aux quartiers Juifs : c’est à dire que tout en décrivant le caractère absolument repoussant de la pauvreté qui y régnait, les antisémites du 19ème siècle faisaient des Juifs qui y vivaient, le réceptacle de sombres conspirations ourdies avec quelques Juifs désignés comme puissants, le lieu de concentration d’une armée de réserve immédiatement mobilisable .
C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui : un café, un salon de coiffure et à plus forte raison une mosquée de quartier, seraient en réalité l’annexe du Qatar et des émirs de lointains pays. Les musulmans des quartiers populaires seraient forcément des « islamistes » à défaut d’être des terroristes, et on finit , devant la violence verbale jetée sur n’importe lequel d’entre eux par se demander d’ailleurs si « islamiste » n’est pas pire que « terroriste ». Encore une fois, l’histoire de l’antisémitisme permet de répondre à la question : les antisémites du 19ème siècle ciblaient particulièrement les Juifs qui vivaient paisiblement leur vie avec leurs voisins comme étant les plus dangereux et s’élevaient contre les « naïfs » qui ne voyaient que les Rothschild ou les Blum. Les cachés, qui n’avaient même pas d’activité publique politique ou économique en vue, en apparence “innocents” étaient les plus dangereux car les plus sournois, et surtout les plus nombreux.
C’est le fondamental de la loi Séparatisme. Retourner la charge de la preuve contre les musulmans, contraints de prouver sans arrêt qu’ils ne sont pas des “islamiste”, concept absolument vide de sens spécifique et remplissable uniquement par celui qui veut dénoncer les musulmans qu’il souhaite. Avec la loi Séparatisme, on va même plus loin, faire en sorte que de toute façon, la condamnation sans procès soit la règle. Au nom d’un complot islamiste global, où finalement la différence entre l’ « islamiste » et le « terroriste » serait une question de place dans la hiérarchie de la conspiration globale.
C’est ce qui a été appliqué avant même le vote de la loi, et en préparation de cette loi.
La dissolution du CCIF notamment était cela, sous la forme d’un cercle vicieux impossible à briser: le CCIF luttait contre l’islamophobie, ce simple fait était la preuve qu’il était lié au complot islamiste, et par conséquent on pouvait le dissoudre comme on le ferait pour une organisation terroriste. A aucun moment le CCIF n’a été raillé ou rabaissé comme ont pu l’être dans l’histoire récente française des organisations et des luttes d’issus de l’immigration arabe. Au contraire, l’offensive a consisté à leur inventer une puissance qu’ils n’avaient pas de toute évidence, puisque l’état a pu dissoudre leur organisation d’un mot. Sans que cela déclenche une vaste indignation, car même à gauche, le « danger islamiste » préoccupe les consciences politiques, sincères ou pas, mais totalement contaminées par l’islamophobie.
Cela se fait notamment par la référence aux « Frères Musulmans ». Il y a bien longtemps que cette organisation politique réelle, avec son histoire, ses conflits, ses versions différentes selon les pays n’a absolument plus rien à voir avec la choucroute de l’islamophobie française. Dans le réel, et quelles que soient leurs raisons, les Frères Musulmans sont évidemment antagonistes à Daech, et il faut être le dernier des ignares et ou/ le dernier des racistes pour zapper cette réalité là. Pourtant en France, désormais, les Frères Musulmans sont cette mystérieuse entité qui sévit partout en même temps, sans jamais se revendiquer comme telle et qui est l’antichambre des actes terroristes commis par Daech, qui crée Daech en quelque sort. Le « djihadisme d’atmosphère » comme dit Gilles Kepel. Après avoir tété l’antisémitisme au sein de leur mère, comme le dit Georges Bensoussan, voilà que les arabes respirent le terrorisme comme ils respirent dans leurs quartiers à l’air islamisé.
Il n’est pas possible, surtout au regard de l’histoire récente des racismes en France, de ne pas comparer avec l’antisémitisme sous sa forme antisioniste, par exemple. Les « sionistes » dans la logorrhée antisioniste sont toutes les personnes qui sont supposées liées de par leur origine à l’état d’Israël. Bref tous les Juifs …sauf ceux qui font explicitement acte de dissociation et de repentance. Tous coupables par essence, no one is innocent. Au delà, le complot sioniste est aussi considéré comme une atmosphère, une ambiance propagée par des forces puissantes et pas forcément identifiées en tant que telle. Des hommes et des femmes politiques, des artistes, des militantEs sont ainsi désignées comme au service du complot pour tout et n’importe quoi, et notamment lorsqu’elles prennent position contre l’antisémitisme. Ce qui en soi a été considéré, à l’extrême-droite et également dans une partie de la gauche radicale anti-impérialiste comme une preuve de l’appartenance à une conspiration, exactement comme cela a été le cas pour le CCIF et ses défenseurs.
A vrai dire, l’adaptation de la logique antisémite s’inscrit également dans la réponse à une évolution objective de la situation . Les années 2000 ont été celles d’une fissure modeste dans le plafond de verre du racisme structurel. Pour la première fois, et grâce aux luttes pour l’égalité de générations et de générations d’immigrés et d’issus de l’immigration, une part mineure d’entre nous a pu accéder à la classe moyenne supérieure. Au prix de sacrifices et d’efforts n’ayant rien à voir avec ceux effectués par ceux qui sont issus de cette classe là. Et encore un peu plus importants que ceux des fils d’ouvriers non-racisés.
A vrai dire, c’est juste une minuscule fissure. Mais néanmoins encore trop large pour le racisme français. La rage devant l’arabe qui n’était plus seulement ouvrier et femme de ménage mais aussi intellectuel, élu, autrice ou polémiste, ou scientifique ou anthropologue ou journaliste devait exploser. Ce n’était pas supportable et ça l’était d’autant moins que la génération qui a accédé à tout cela a aussi en son sein des gens qui osent ne pas correspondre au modèle d’intégration qu’on leur a assigné. Et qui s’avisent d’être musulmans comme François Bayrou ou Christine Boutin sont catholiques, c’est à dire en toute décontraction.
La logique du complot antisémite , celle qui traque les noms juifs dans les médias, dans la politique ou à la tête des entreprises était donc évidemment la plus adaptée pour exprimer un ressenti loin d’être cantonné à la sphère d’extrême-droite. Si l’arabe qui avait réussi était l’émanation d’un dangereux complot islamiste, dès lors qu’il était musulman ou se refusait à condamner l’islam, alors la jalousie et la hargne collective devant le représentant objectivé d’une communauté qui devait rester à sa place de perpétuelle infériorisée trouvait une justification idéologique.
C’est ce qui a permis ces derniers temps une répression pratique contre certains lieux de culte, ou certains établissements privés hors contrat, avec une justification qui ne se fondait même plus sur le motif terroriste utilisé comme prétexte. Après l’assassinat de Samuel Paty par un jeune djihadiste, le Ministère de l’Intérieur a parfaitement assumé d’utiliser des prétextes de police administrative pour fermer des mosquées ou un lycée contre lesquels ses services n’avaient absolument rien trouvé de politique ou de terroriste. Mais puisque que l’on est face à un complot « islamiste », dont tous les musulmans et notamment leurs élites supposées sont membres…Alors la culpabilité sans défense possible est une réponse légitime de l’état, et le motif de non conformité aux normes de sécurité largement suffisant pour priver de leurs droits démocratiques ceux qu’on a décrété comme minorité ennemie et puissante. La brutalité est certes comparable à la brutalité raciste anti-arabes, sauf qu’elle se fonde sur une logique où la cible n’est pas un barbare sanguinaire et primitif, mais l’agent rusé et dissimulateur d’autant plus suspect qu’on n’a rien trouvé de concret à lui reprocher.
A vrai dire, ces quelques exemples brièvement développés de la similarité de l’antisémitisme français avec l’islamophobie contemporaines ne constituent pas un scoop. Ils ont été analysés par des militants et des chercheurs ces dernières années.
Mais ces analyses sont souvent et immédiatement qualifiées d’antisémites. D’abord parce que certaines le sont objectivement. Par exemple toutes celles qui affirment que l’islamophobie a remplacé l’antisémitisme en France. Affirmer cela, c’est du déni antisémite répugnant eu égard à la situation des Juifs en France, aux meurtres et aux attentats mais aussi à l’antisémitisme omniprésent dans le débat public, qu’il s’agisse d’attribuer au complot Juif, la pandémie, la crise économique, le réchauffement climatique, les guerres, les résultats d’un concours de chant….Ou l’islamophobie.
L’idéologie du deux poids deux mesures, et celle d’un prétendu philosémitisme d’état ont également beaucoup contribué à rendre inaudible et suspecte une comparaison pourtant tout à fait légitime.
Dès lors qu’on ne mélange pas tout, et qu’on ne réduit pas l’antisémitisme français à la collaboration de l’état au génocide commis par les nazis. L’antisémitisme français s’est exercé tout au long de l’histoire de ce pays, et sous des formes étatisées bien avant Vichy et sans qu’il y ait une intention génocidaire, ni un génocide. Il s’est notamment exercé au travers de l’affaire Dreyfus, et il n’y a pas à se comparer soi-même à Dreyfus comme le font certains pitres antisémites de toutes origines, pour étayer des comparaisons parfaitement légitimes entre l’ambiance de haine institutionnelle, politique et sociale et celle qui règne aujourd’hui contre les musulmans au nom de la défense de la République. Il s’est exercé aussi par la voix du Ministre Raymond Barre, qui après un attentat antisémite a remarqué qu’on avait aussi tué des “innocents” non juifs. Propos qui raisonne étrangement avec les victimes musulmanes des attentats djihadistes dont on parle fort peu parce que leur mort questionne implacablement la mise en scène d’une prétendue guerre civile déclenchée par une minorité toute entière complice des terroristes contre la majorité des gens de ce pays. Il s’est exercé par le biais d’une xénophobie d’état contre les étrangers à la fin des années 30, dirigée contre des étrangers dont beaucoup étaient les Juifs réfugiés en France. Il s’est exercé par les campagnes qui préparent Vichy, celles qui s’expriment dans la presse de droite française concernant la trop grande présence des Juifs dans la fonction publique ou dans les médias de l’époque. Il s’est exprimé lorsque Léon Blum fut insulté à la tribune de l’Assemblée Nationale de la République française. Et lorsque ses insulteurs n’ont pas été exclus définitivement de paraître le lendemain , mais furent au contraire acclamés par une partie des notables politiques et de la population….tout simplement parce qu’ils étaient une partie de la fameuse nation française
Par conséquent, faire comme si toute comparaison de l’islamophobie avec l’antisémitisme, fut-ce en visant le pouvoir et le gouvernement , était elle-même antisémite relève de la pure stratégie politique. Celle qui s’appuie sur la théorie du « nouvel antisémitisme », cette forme conjointe d’islamophobie et de racisme anti-arabe qui vise à nous rendre seuls responsables et tous coupables de l’antisémitisme en France.
Celle qui s’exprime de la manière la plus tranquille , la plus ignoble et la plus violente qui soit lorsque l’on nous dit : « Mais vous ne pouvez pas comparer antisémitisme et islamophobie, car « les Juifs » n’avaient tué personne, eux ».
Nous non plus. Les djihadistes ont tué des Juifs. Nous le savons et quiconque le dénonce et dénonce l’antisémitisme ne devrait jamais être rappelé à cette réalité comme s’il avait quelque chose à en dire, avant d’avoir le droit éventuel de parler d’antisémitisme. Avant d’avoir le droit de comparer des logiques racistes touchant différentes minorités entre elle et de poser l’hypothèse d’une parenté .
Le fait que des antisémites aient tué des Juifs ne nous concerne ni plus ni moins que quiconque dans ce pays, que nous soyons musulmans ou pas. Nous ne sommes pas liés à certains antisémites par le sang, par la religion , par la culture ou par la race, ou alors nous le sommes autant que le Président de la République est lié à Maurras. Enfin un peu moins pour tous ceux d’entre nous qui n’accordent pas à Daech le privilège de la commune patrie et de la complexité laudative qui devrait en découler.
C’est aussi l’enjeu actuel. On tisse des ponts antiracistes aussi en se comparant. Dans tous les sens. Cela s’appelle voir le commun d’histoires que l’on présente séparées et même opposées. Évidemment, cela ne se fait pas sans heurts, méfiances, maladresses réciproques et blessures identitaires qui en découlent.
Mais il n’en reste pas moins que dans un pays où nul n’hésite à convoquer la mémoire de Vichy pour n’importe quel sujet, et le plus souvent de manière totalement appropriée, les musulmans et ceux qui luttent contre l’islamophobie ne peuvent être les seuls à qui l’on reproche des comparaisons avec l’antisémitisme français, quand celles-ci ne procèdent d’aucun relativisme concernant la Shoah.
Mais les musulmans sont objectivement les seuls à ne pas pouvoir le faire, car l’islamophobie actuellement majoritaire dans le champ politique est telle que le déni aussi l’est. La logique antisémite encore une fois retranscrite : comme les musulmans, en réalité, seraient la menace et pas les victimes, ils ne peuvent se comparer avec aucune victime de racisme, mais au contraire être comparés aux nazis à toutes les sauces possibles et imaginables.
Évidemment, briser le dispositif islamophobe consiste aussi à briser cette logique là. Notamment parce qu’elle amène à un antiracisme sans dents, celui qui par exemple ne reconnaît plus que le racisme anti-arabes, que même les islamophobes les plus patentés veulent bien reconnaître aussi. Naturellement, les ministres de l’Intérieur continueront à condamner fermement et avec une indignation twitterienne le néo-nazi qui ratonne un homme arabe dans la rue, ou même le Bloc Identitaire qui exagère à jeter des têtes de porcs sur les mosquées alors qu’on peut les fermer administrativement . Et ? Et rien du tout, cela n’empêchera pas des lois islamophobes d’être votées, et même pas le racisme anti-arabes le plus violent de s’exprimer de plus en plus fortement, puisque de toute façon , ceux qui s’y livrent se sentent évidemment soutenus par la force de l’islamophobie.