"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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François Burgat

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 L’impasse analytique et politique du “cent pour cent hostile” aux tombeurs de Bachar

in Religions/révolution syrienne by

La chute de Damas ? “Le timing est américain ; le top départ est turc ; l’argent est qatari ; les armes sont allemandes, françaises et américaines ; les instructeurs sont ukrainiens ; les mercenaires sont ouzbeks, ouighours, albanais ; les véhicules sont turcs ; l’islam est wahabite saoudien ; les voisins avec lesquels ils veulent pacifier sont israéliens, mais à part ça, ce sont des rebelles syriens”, a cru pouvoir expliquer, parmi tant d’autres, tel militant que ses followers reconnaîtront. Telle autre (active et très suivie) militante pour les droits des Palestiniens a cru devoir compléter cette fresque campiste binaire sur un ton aussi péremptoire : “ Ils peuvent censurer et manipuler, ils peuvent mettre le paquet médiatique au niveau mondial, mais ils n’arriveront pas à cacher les ficelles américano-sionistes dans cette révolte contre Assad ”. Les centaines de tonnes de bombes (la plus grande campagne aérienne de l’histoire d’Israël) déversées ensuite par Tel Aviv sur ses supposés alliés jihadistes à peine parvenus au pouvoir n’ont, hélas, même pas permis à ces convaincus… d’y voir plus clair. “Poutine fait du bon boulot à Alep” avait, il est vrai, commenté Jean-Luc Mélenchon de plus longue date, à propos de la décisive ingérence irano-russe opérée en faveur du tyran damascène, représentant “l’axe de la résistance”. JLM s’est, depuis lors, employé à expliciter sa position : il s’est dit “100% hostile” aux tombeurs de Bachar. Cette trompeuse rhétorique, hors sol, inonde aujourd’hui la communication de pans entiers de la “gauchosphère”, européenne, mais…

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De Daoud en Sansal, la fuite en avant des humanistes “à la française”

in A la une/Chroniques du déni/islamophobie by

“L’affaire Daoud”, celle de l’attribution d’un Goncourt bien sûr et d’abord (et, très accessoirement, celles des critiques que valent au lauréat son manque de déontologie) aussi bien que l’affaire de l’arrestation de son compatriote et confrère, l’écrivain Boualem Sansal, par les autorités algériennes ne sont pas simples à déconstruire, tant s’en faut. Faut-il d’abord le clamer : quand bien même la France, de Céline à pas mal d’autres, n’a jamais érigé de barrière infranchissable dans ce domaine, rien ne saurait justifier l’interférence judiciaire avec la trajectoire, fut-elle militante, d’un écrivain. Mais pourquoi cette vieille vérité est-elle si difficile à rappeler sans exacerber la fracture des malentendus ? Parce que l’affaire Daoud/Sansal plante ses racines dans ce terreau mouvant, piégé, tronqué de la relation franco-algérienne, qu’elle soit “populaire” ou, pire encore, “étatique”. Parce que, sur ce terrain franco-algérien, les identités, les rôles, les stratégies non seulement ne sont banalement pas constantes mais plus encore elles coïncident rarement avec celles dont se réclament ouvertement les acteurs. Par quelque bout que l’on prenne l’affaire Daoud / Sansal, les contradictions affleurent très vite. En nombre. Ainsi de l’attitude du gouvernement algérien qui serait hostile à Daoud… ou qui aurait choisi de punir son collègue Sansal pour leur même “liberté de parole”. Le régime algérien est certes réputé avoir censuré par voie législative la libre expression, y compris littéraire, sur ces années 1990 qu’il qualifie de “décennie noire”. Mais cette censure a toujours été très unilatérale, aussi sélective que peut l’être en France celle de…

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