"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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Nadia Meziane - page 2

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Nadia Meziane
PrecairE, antiracistE

Sarah, abattue intégralement.

in islamophobie by

On ne sait pas si Sarah est morte ou vivante. Depuis mardi, date à laquelle elle a reçu huit balles, dans l’abdomen notamment, et que son pronostic vital a été engagé, selon la presse, on ne sait rien. Manifestement, ce n’est pas une information que les gens recherchent sinon il y aurait eu une nouvelle dépêche de presse. De fait,le jour même, puisque nous sommes en France, dans les commentaires des journaux, beaucoup de gens se scandalisaient qu’elle ait été emmenée à l’hôpital, parce qu’elle allait être soignée avec leur argent. Eux souhaitaient, massivement, que l’argent des impôts soit utilisé pour les balles et qu’ensuite, on laisse agoniser Sarah par terre. Ce n’est pas la peine de faire des screens pour prouver cela, nous ne sommes plus en 2010, et des millions de gens appellent à la mort des musulmanes sur les réseaux tous les jours, c’est banal. Son prénom est seulement dans un article d’Europe 1. Ailleurs la description de titre fluctue. ‘Femme en voile intégral” juste après qu’elle ait été abattue, puis “ voilée de la tête aux pieds” “portant une abaya couvrant également la tête”, “femme voilée “ tout court. En recoupant des morceaux épars d’articles de presse indifférents, on peut seulement raconter cette histoire sur Sarah. Sarah avait 38 ans, elle était précaire. Elle habitait apparemment le Val de Marne vers Villeneuve le RoI ou Choisy. Elle semblait avoir une vie difficile depuis longtemps. Son premier internement long en psychiatrie datait de quinze ans, avant sa…

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Paris: poule mouillée pour #Gaza, un 28 octobre où la Seine était moche.

in Mémoires Vives by

Trois heures du matin . Impossible de dormir, chercher sans arrêt si des comptes Palestiniens ont posté quelque chose depuis la coupure d’internet. Insensé 29 octobre, être rassuré par quelques vidéos de bombardements. Ca veut dire que des gens sont encore vivants. Qui étaient les manifestants à Paris ? Des gens qui n’avaient pas dormi hier aussi et fouillé l’horreur du silence soudain. Il ne restait plus que cela en France, pour savoir quelque chose, au moins entendre des voix palestiniennes dans le brouillard médiatique infâme. Il n’y a plus rien, juste nous solidaires des fantômes que nous savons encore vivants. Trois heures du matin, on ne peut pas dormir, on a vécu dix jours en un, l’adrénaline ne redescend pas . La cruauté mesquine du pouvoi, la manifestation autorisée de dimanche dernier et puis de nouveau l’interdiction de pleurer en public hier. Je me souviens des mots d’un père venu avec sa femme, et ses deux filles, ce dimanche là. Il disait que la famille avait attendu patiemment que les manifestations soient autorisées,car ils voulaient venir tous ensemble. Il était souriant, les enfants aussi, il était paisible, il expliquait pourquoi lutter pour l’indépendance de la Palestine est important, il avait emmèné ses filles en Cisjordanie l’an dernier et puis au rassemblement autorisé pour leur apprendre la solidarité et la justice. Je pense à toutes les jeunes filles de ce dimanche là, leurs rires “ Filme pas, ma mère ne sait pas que je suis là, elle va s’inquiéter” ,…

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Palestine : d’une quenelle d’État et des moyens de lui tordre le bras.

in Non classé by

Au début des années 2010, la sphère antisémite avait réussi une OPA foudroyante sur l’antiracisme. Celle-ci se manifeste dans sa forme la plus éclatante lorsqu’en 2009, Robert Faurisson monte avec Dieudonné sur la scène d’un Zénith plein à craquer, tient un discours négationniste et est applaudi en même temps par Jean-Marie Le Pen, vétéran de la guerre d’Algérie, et un public qui se pense révolutionnaire de gauche aux cris de “ Palestine vivra, Palestine vaincra “. A ce moment, acteurs sincères de la lutte contre l’antisémitisme, nous pensions avoir vécu la pire des impostures possibles. Nous ne pouvions prévoir 2023, ce moment où la lutte contre l’antisémitisme est incarnée par le gouvernement français, au cri que l’on peut résumer par “ Netanyahu vaincra” . Ou par “ Maurras vaincra” ce qui somme toute revient au même. En 2009, toute la gauche antiraciste n’était pas aux meetings de Dieudonné. Bien au contraire, la majorité des forces de gauche radicale le condamnaient, mais de manière totalement impuissante car elles refusaient de remettre en cause son postulat limpide : il n’y avait pas de lutte pour la Palestine sans cautionner a minima une partie de la rhétorique antisémite. Nous ne reviendrons pas ici sur ce passé, et sur les positions qui ont été les nôtres dans cette période, critiquables autant que celles qui nous faisaient face dans notre propre camp. Mais aujourd’hui, nous assistons à un phénomène absolument similaire mais d’une puissance de feu absolument exponentielle car c’est le pouvoir qui mène. Dieudonné…

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La sage Sofia, conte musulman pour petites filles aux allumettes .

in Ecole/Mémoires Vives by

Comment redonner espoir aux petites filles dont la vie ne ressemble pas aux récits antiracistes et/ou féministes de Netflix ? Celles pour qui le malheur quotidien ne cesse pas parce que la petite princesse est tellement forte et merveilleuse qu’elle dépasse toutes les oppressions générées par une société injuste en trois épisodes. C’est une question que se posent beaucoup de parents aujourd’hui. Parce qu’ils sont pauvres et que leurs enfants vivent la stigmatisation sociale et la privation de consommer tous les jours, et de pire en pire. Parce que juste un livre pour enfants de temps en temps, c’est déjà un effort et que leurs filles se comparent forcément avec celles qui ont tout. C’est aussi une question qui touche toutes les mamans dont la fille n’est pas une petite Barbie -même racisée, mais est impopulaire parce que trop grosse, pas assez valide, trop timide. C’est surtout une question que se posent souvent les parents qui sont absolument désolés de ne pas correspondre aux modèles de parentalité des réseaux, ceux qui n’osent pas inviter d’autres enfants pour l’anniversaire des leurs, ceux qui refusent toujours que leur gosse parte en vacances chez d’autres parce qu’ils ne pourront pas renvoyer l’ascenseur. Ceux qui se sentent tout simplement trop différents dans une société où la liste des différences positives est établie de manière exhaustive par le gouvernement et la plupart des gens. L’histoire de la sage Sofia, petite fille musulmane est de celles qui sont faites pour ces familles là. Sofia est une petite…

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Diplomatie islamophobe : recevoir Modi, bannir Muhammad Rabbani, activiste musulman des droits humains

in islamophobie by

Le 14 juillet dernier, Modi, assassin de masse de la minorité musulmane de son pays etait reçu en grande pompe pour la fête nationale par le gouvernement français. Les critiques qui ont émaillé sa visite ont été assez rares, et les rassemblements de protestation organisés par des activistes et des intellectuels ont été à l’image de l’encéphalogramme plat qui est celui de la gauche, dès qu’il s’agit d’analyser et de combattre l’un des réacteurs les plus puissants de la politique macroniste actuelle, l’islamophobie, c’est à dire très peu fréquentés. Exception française, le pays qui se croit le berceau des droits humains est aussi celui où tout dictateur qui persécute des musulmans est considéré comme un honnête homme  dont la compagnie est à rechercher pour les grandes occasions. Il faut des victimes avec la bonne religion pour que l’humaniste moyen ou présidentiel  retrouve ses capacités, et lance des appels vibrants pour la démocratie. Heureusement que les Ukrainiens ne sont pas tchétchènes ou syriens, Vladimir Poutine serait encore reçu en grande pompe au château de Versailles. Malheureusement, même une partie des critiques de Modi s’est faite sur des bases erronées et lacunaires. Macron aurait reçu Modi uniquement pour vendre des avions de guerre, la politique étrangère de la France serait donc purement utilitariste et économiste et l’idéologie serait annexe dans tout cela. Ce n’est le cas que dans la conception du monde étriquée d’une certaine gauche néo-marxiste, la même qui voit l’islamophobie française comme une pure “diversion” pour cacher les vrais problèmes.…

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Abrogation de la loi de 2004, point de vue anecdotique d’une beurette sans qualité

in #AbrogationLoi2004 by

Je suis ce que je savais J’y ai dansé la nuit L’esprit parfois retrouvéEt parfois c’est fini Je me raccroche à qui? Tous mes héros sont morts Ne restent que mes ennemis Je m’y accroche encore. Indochine, Station 13   Je suis pour l’abrogation de la loi de 2004 depuis 2004. C’est difficile d’expliquer pourquoi. Je n’ai jamais compris comment on pouvait ne pas être d’extrême-droite et défendre cette loi. Même après vingt ans à gauche, dans les mouvements sociaux et dans la lutte contre l’antisémitisme, je n’ai jamais réussi à comprendre. J’ai toujours eu des camarades pour la loi de 2004. Des gens parfaitement sympathiques et engagés mais qui d’un coup te disent tranquillement qu’ils sont pour exclure des jeunes filles de l’école et bousiller leur vie. Ou alors pour les forcer à se déshabiller. Entre 2004 et 2006, sur le forum d’une organisation anarchiste, j’ai discuté deux ans avec des révolutionnaires qui étaient pour la loi de 2004. J’ai du écrire des centaines de pages. Un jour j’ai arrêté parce que j’ai compris ce qui se passait. Les français avaient décidé qu’il y avait seulement deux sortes de femmes issues de l’immigration musulmane. Les voilées et les non-voilées. Ils étaient en train de faire de nous des non-voilées. Ils nous contraignaient à entrer nous aussi dans une case définie par leurs critères. C’était inévitable, le rapport de forces était trop inégal à gauche. Or je n’étais pas du tout une non-voilée. J’étais une militante de l’immigration pour le droit…

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Les séparatistes de l’eau, ou comment l’état musèle une association écologiste de terrain.

in Chroniques de la violence brune/islamophobie by

J’ai rencontré Joëlle, militante de l’APIEE, association de protection, d’informations et d’étude de l’eau un week-end de mobilisation contre les Bassines. Dans cette ambiance particulière  du printemps 2023, où des choses tout à fait banales comme des forums, des débats ou des concerts militants sur une place de village se tiennent avec le bruit des hélicoptères au dessus des têtes, avec l’assurance d’être fouillé et contrôlé en repartant. Où l’on apprend entre deux discussions et rencontres que des camarades ont été gravement blessés lors d’une manifestation pacifique. Militante contre l’islamophobie, je voulais rencontrer celles et ceux qui me semblaient subir désormais un engrenage forgé pour les musulmans: stigmatisation, répression, dissolution. Pour échanger et peut-être construire du commun. On a commencé avec cet entretien. Signer l’appel à solidarité de l’APIEE Soutenir financièrement le combat et l’indépendance de l’association .   Nadia Meziane : Peux-tu nous présenter ton association, l‘APIEEE, ce que fait une association de protection de l’eau et comment vous fonctionniez avant tous ces ennuis avec la Préfecture . Joëlle : L’APIEEE, association de protection, d’information et d’études sur l’eau et son environnement, qui est notre association, existe depuis trente ans, elle a été fondée en 1990. On se bat pour l’eau de la source au robinet, peut-on dire. Pour la qualité de l’eau, pour la quantité et pour le milieu, les rivières, et ce qu’il y a dedans et autour. Pour cela, on fait toutes sortes de choses, à commencer par de la sensibilisation envers différents publics, y compris les élus.…

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La Fraternité, ses réseaux, et le dispositif islamophobe

in islamophobie by

Il ne sera pas question ici du  livre de Florence Bergeaud-Blackler autrement que comme rouage d’un dispositif. Dont on peut s’épargner la lecture lorsqu’on lutte contre l’islamohobie, nul n’étant contraint de vérifier l’intégralité de chaque pamphlet le concernant de près ou de loin. Il en sort un à chaque rentrée des maisons d’édition, et celui de Madame Bergeaud-Blackler sera très certainement éclipsé par un autre dès le mois de septembre. Il s’agira justement d’énoncer quelques fonctionnements répétitifs qui organisent régulièrement le débat public contre l’Islam et les musulmans, à partir d’un exemple parmi d’autres. Ces fonctuonnements sont ceux qui commencent par la sortie d’un pamphlet politique écrit par une personne avec des diplômes de sociologie, d’anthropologie ou d’histoire, et vont ensuite engager une multiplicité d’acteurs parmi lesquels des média et des institutions étatiques. Peu importe dans un cadre global qu’il s’agisse du pamphlet de Madame Bergeaud-Blackler, ou de monsieur Kepel ou de monsieur Rougier ou de n’importe quel autre. A l’exception du genre de l’auteur ou de l’autrice qui a effectivement un petit rôle particulier, le narratif de combat et son déroulé sont toujours exactement les mêmes. Tout commence assez banalement. Un pamphlet politique intéresse en général au premier chef deux types de publics. D’abord, la sphère qui partage les idées du ou de la pamphlétaire. Un pamphlet écologique sera d’abord recensé sur les sites des organisations qui se battent contre le changement climatique. Un pamphlet féministe fera d’abord l’objet de louanges dans les espaces dédiés. En général, cette réception…

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L’oeil était dans la tombe…

in islamophobie by &

Un aspect du scandale du Fonds Marianne, cette attribution d’argent public de façon non transparente à des associations controversées ou dissimulant des activités de propagande électorales, semble passer étrangement sous les radars. On a ainsi parlé un peu de l’association « Reconstruire le Commun » et des vidéos attaquant les candidats opposés à Macron ayant fait moins d’une dizaine de vues. Mais on n’a pas parlé des autres activités de cette organisation ayant eu nettement plus de succès. L’initiative « On Vous Voit » était pourtant présentée entre parenthèse comme associée à l’association “Reconstruire le Commun” pour la demande de subventions de 330 000 euros, (comme le confirme CheckNews dans ce lien payant). Il est d’ailleurs plus que probable que, si l’association « Reconstruire le Commun » était inconnue du grand public ou du cabinet de Marlène Schiappa, l’initiative « On Vous Voit », active depuis bien plus longtemps, était quant à elle bien plus connue des « laïcs » autoproclamés, des lieux de pouvoirs ainsi que des macronistes.   Notons bien qu’un « follow » ne vaut pas adhésion et que tous les comptes qui suivent « On Vous Voit » sur Twitter ne sont pas forcément en accord, en soutien ou impliqués avec toutes les activités de ce compte. Difficile en revanche, au regard de tels followers de prestige, de prétendre que personne ne les a vus. Si les vidéos de “Reconstruire le Commun” n’ont pas dépassé la dizaine de vues, l’activité de « On Vous Voit »…

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Les Séparées, ou comment le féminisme français est devenu le conte des Bonnes Femmes.

in Féminisme by

Comment cela a commencé, il est difficile de le dire. C’est évidemment en 2004 que la chose a été officialisée mais une loi contre les femmes n’aurait pas pu passer comme une lettre à la poste, si la haine ou l’indifférence devant la haine n’avaient pas été immenses avant. En tout cas, c’est à ce moment que l’ensemble des femmes de ce pays se sont habituées à ce que les musulmanes vivent séparées d’elles, c’est à dire aient une condition discriminante comme existence quotidienne. Le fondement de la Séparation était simple. Les filles et les femmes musulmanes pouvaient après tout ne pas l’être et devenir féministes à la française. Comme toutes les femmes du monde, les féministes se sentaient beaucoup plus intelligentes et belles que les autres et ne pouvaient pas comprendre que l’on puisse devenir comme elles et qu’on ne le devienne pas. Sans doute, un jour les jeunes musulmanes comprendraient leur intérêt, en attendant, la privation de liberté était un mal pour un bien. Ce n’est pas arrivé. Et certaines jeunes filles ont quitté l’école. Disparues et tout le monde au fil des années s’est fait à cette disparition. Après tout, les fanatiques avaient « leurs » écoles et leurs lycées où elles pouvaient être laides et bêtes en toute liberté. Que certaines d’entre elles n’en aient pas eu les moyens financiers ou concrets, qu’elles aient arrêté leurs études ou fait des dépressions n’a empêché personnE de dormir. De même, le féminisme français, pourtant tellement avide d’explorations des divers trauma…

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