Les Séparées, ou comment le féminisme français est devenu le conte des Bonnes Femmes.
Comment cela a commencé, il est difficile de le dire. C’est évidemment en 2004 que la chose a été officialisée mais une loi contre les femmes n’aurait pas pu passer comme une lettre à la poste, si la haine ou l’indifférence devant la haine n’avaient pas été immenses avant. En tout cas, c’est à ce moment que l’ensemble des femmes de ce pays se sont habituées à ce que les musulmanes vivent séparées d’elles, c’est à dire aient une condition discriminante comme existence quotidienne. Le fondement de la Séparation était simple. Les filles et les femmes musulmanes pouvaient après tout ne pas l’être et devenir féministes à la française. Comme toutes les femmes du monde, les féministes se sentaient beaucoup plus intelligentes et belles que les autres et ne pouvaient pas comprendre que l’on puisse devenir comme elles et qu’on ne le devienne pas. Sans doute, un jour les jeunes musulmanes comprendraient leur intérêt, en attendant, la privation de liberté était un mal pour un bien. Ce n’est pas arrivé. Et certaines jeunes filles ont quitté l’école. Disparues et tout le monde au fil des années s’est fait à cette disparition. Après tout, les fanatiques avaient « leurs » écoles et leurs lycées où elles pouvaient être laides et bêtes en toute liberté. Que certaines d’entre elles n’en aient pas eu les moyens financiers ou concrets, qu’elles aient arrêté leurs études ou fait des dépressions n’a empêché personnE de dormir. De même, le féminisme français, pourtant tellement avide d’explorations des divers trauma…