Notre collectif était présent à la mobilisation immense et réussie contre les mégabassines à Sainte Soline. Pour économiser quelques marqueurs codants à la police, nous précisons que nous y étions dans son intégralité.
Quel que soit l’endroit précis où nous avons manifesté nous voulions tous mettre un un coup d’arrêt à ce projet mortifère. Nous étions 30 000, unanimes et complices.
Nous sommes solidaires du collectif Soulèvements de la Terre comme nous le serions de nous-même. Contre sa dissolution. Contre toutes les dissolutions.
La radicalisation étatique était en effet très prévisible.
Depuis deux ans, des acteurs et actrices de la communauté musulmane, des associations ou maisons d’éditions ont été dissoutes, des mosquées sont fermées, des écoles aussi, dans l’indifférence et le soupçon quasi-général. Nous avons manifesté contre l’expulsion d’Hassan Iquioussen, nous avons organisé des conférences publiques avec des activistes et intellectuels musulmans. A toutes ces occasions, nous avons pu voir agir la machine qui tente aujourd’hui d’écraser les activistes écologistes contre les Bassines.
Diffamer, intimider, isoler, interdire, dissoudre toute une communauté. Dissoudre sans interruption.
L’islamophobie n’est pas une diversion comme l’a longtemps dit une partie de la gauche, avant de se laisser en partie divertir par la propagande islamophobe et de se persuader que les musulmans réprimés aussi violemment ne pouvaient l’être sans motif.
L’islamophobie est un système qui construit un état séparé dans la démocratie apparente. Un état qui refuse tout droit politique à une minorité précise. Un état, qui comme tous les états a vocation à s’étendre. L’islamophobie n’est pas une exception, c’est juste le commencement de la règle qui, acceptée pour les uns, finit par s’appliquer à tous quand l’état ressent l’urgence de la Réaction.
La démocratie, en France ne s’est jamais construite en essentialisant la fameuse République comme son synonyme. Elle est avant tout utopie en actes, qui jamais n’exclut les uns ou les autres de ses principes, faute de les voir devenir des formules creuses et bruyantes.
Contre toutes les dissolutions, contre le séparatisme d’état, ensemble.
Paris, Hôtel de Ville 19h