"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

De Daoud en Sansal, la fuite en avant des humanistes “à la française”

“L’affaire Daoud”, celle de l’attribution d’un Goncourt bien sûr et d’abord (et, très accessoirement, celles des critiques que valent au lauréat son manque de déontologie) aussi bien que l’affaire de l’arrestation de son compatriote et confrère, l’écrivain Boualem Sansal, par les autorités algériennes ne sont pas simples à déconstruire, tant s’en faut. Faut-il d’abord le clamer : quand bien même la France, de Céline à pas mal d’autres, n’a jamais érigé de barrière infranchissable dans ce domaine, rien ne saurait justifier l’interférence judiciaire avec la trajectoire, fut-elle militante, d’un écrivain. Mais pourquoi cette vieille vérité est-elle si difficile à rappeler sans exacerber la fracture des malentendus ? Parce que l’affaire Daoud/Sansal plante ses racines dans ce terreau mouvant, piégé, tronqué de la relation franco-algérienne, qu’elle soit “populaire” ou, pire encore, “étatique”. Parce que, sur ce terrain franco-algérien, les identités, les rôles, les stratégies non seulement ne sont banalement pas constantes mais plus encore elles coïncident rarement avec celles dont se réclament ouvertement les acteurs. Par quelque bout que l’on prenne l’affaire Daoud / Sansal, les contradictions affleurent très vite. En nombre. Ainsi de l’attitude du gouvernement algérien qui serait hostile à Daoud… ou qui aurait choisi de punir son collègue Sansal pour leur même “liberté de parole”. Le régime algérien est certes réputé avoir censuré par voie législative la libre expression, y compris littéraire, sur ces années 1990 qu’il qualifie de “décennie noire”. Mais cette censure a toujours été très unilatérale, aussi sélective que peut l’être en France celle de…

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A LA UNE

Une autre histoire

in Instants by

Aujourd’hui, je commençais à 10h45. Un collège de Bruxelles. Cours de français. C’est l’heure de l’atelier d’expression. Les adolescent.e.s ont entre 14 et 16 ans. Ils sont une vingtaine, toutes et tous sont racisé.e.s, la plupart vivent des situation de grande précarité à la maison. L’un est élevé seul par une maman mourante. Il s’occupe de ses cadets. Ils vivent de colis alimentaires… Mais c’est une autre histoire. L’autre est placée dans un internat. Son frère est mort en Syrie pour un mauvais jihad. Parfois, elle fugue. Quand elle avait 12 ans, j’ai vu une pilule du lendemain dans son sac. Elle est sous l’emprise d’une bande de gars qui abusent d’elle dans des hôtels… Mais c’est une autre histoire.

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Liberté d’expression

in Chroniques de la violence brune by

Le dessinateur Marsault, l’écrivain Laurent Obertone et leur maison d’édition RING n’aiment pas être contredits. Ils voudraient faire des dédicaces de leurs dessins fascistes, présenter au théâtre leurs ouvrages fascistes et éditer leurs auteurs fascistes en faisant passer cela pour du mainstream. Lorsqu’on s’oppose ou que l’on conteste, les fascistes invoquent alors la liberté d’expression. Ils voudraient pouvoir être “controversé” mais sans la controverse, choquer sans qu’il y ait de choc, imposer sans qu’on s’oppose. Mais la liberté d’expression de l’homme blessé dont les ventes d’album explosent, de l’ecrivain qui vend des centaines de milliers de livres sur la peur de l’immigré et de la maison d’édition fasciste, cette liberté d’expression a des conséquences très concrètes en terme de violence et d’oppression. Voici un petit florilège de liberté d’expression de RING, Marsault et Obertone (cliquer sur l’image pour agrandir) Merci à Tanx pour ses dessins

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Un salaud est mort, reste à tuer sa mémoire

in Mémoires Vives by

Dans ma mémoire politique, Robert Faurisson n’aurait pas du exister. Il n’avait rien d’extraordinaire, au regard d’autres figures importantes de l’extrême-droite et du néo-nazisme. Le négationnisme n’était qu’une branche de la haine antisémite, une forme du retournement victimaire particulièrement abjecte puisqu’elle visait cette fois à légitimer un génocide et des crimes contre l’humanité, mais tout à fait cohérente avec le récit général antisémite: ce ne sont pas les Juifs qui sont persécutés, puisqu’ils sont les maîtres du monde et les vrais bourreaux. Dans ma mémoire politique de militante d’extrême-gauche, Robert Faurisson, pourtant, est une marque au fer rouge sur ma peau militante, la marque de l’infamie, gravée pour la vie. Ces prochains jours, dans les nécrologies, on lira sans doute beaucoup de choses sur les liens entre Faurisson et les pays “arabes”, sur les complicités dont il a bénéficié en Iran. Et naturellement, beaucoup parleront du “nouvel antisémitisme” à cette occasion et de la manière dont de jeunes musulmans issus de l’immigration et de vieux nazis ont pu trouver un terrain d’entente. Issue de l’immigration musulmane, pourtant, si j’en étais restée au Coran, peut-être n’aurais-je jamais eu la honte d’avoir côtoyé, à deux périodes différentes de ma vie, des gens qui avaient trouvé un intérêt à propager le négationnisme. C’est bien l’ ancien antisémitisme européen qui a sali mon histoire militante.

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Assis sur ses grands principes, avec les hommes et les femmes debout

in Chroniques du déni by

J’ai toujours été attachée à la liberté de conscience. Il me semble que cette notion est fondatrice de tout ce qui confère à la vie humaine son caractère sacré et inaliénable. La liberté de conscience implique le respect de l’autre dans ses choix. Elle fonde aussi tous les principes de la démocratie et des droits humains : de l’égalité – car nous en sommes tous dotés – à la liberté – car elle en est l’essence même. Ces convictions font d’ailleurs écho à ce que j’ai compris du dieu dans lequel j’espère (bien loin des enseignements rigidifiés d’une Eglise avec qui je n’ai plus grand-chose en commun) et pour qui la liberté de l’Homme est le corollaire indispensable à la concrétisation d’un monde dans lequel l’humain serait co-créateur. Ce sont d’ailleurs ces certitudes profondes qui m’ont toujours amenée à défendre le droit à l’IVG. Je n’ai jamais pu comprendre comment on pouvait se déclarer « pro-life » et se débrouiller avec le paradoxe de se poser en protecteur de la vie humaine (y compris celle à venir) au nom de son caractère sacré, tout en lui enlevant précisément sa substance première, celle qui lui confère tant de prix ; la liberté de conscience (et donc la liberté pour les femmes de poser leurs propres choix en ce qui concerne leur vie et leur corps).

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Plan social et réactions paradoxales: des salariéEs, des luttes et des syndicats

in Mémoires Vives/Traces by

Ile de France, fin des années 2000, dans un site de 300 personnes d’une petite entreprise qui en compte 3 en France, environ un millier de salariés en tout. L’activité, c’est de la sous-traitance pour de grands groupes. Salariat jeune, mixte, pas mal d’immigrés qualifiés, d’Afrique et du Maghreb, des 2ème ou 3ème génération comme on dit (ce qui est à la fois une assignation et un élément qui pèse). Bref, des Blancs, des Noirs, des Arabes, et pas mal de turn over. Donc des sessions de recrutement fréquentes. Dans l’une d’elle, Myriam, une précaire qui a déjà une expérience militante et se syndique très vite. Un changement d’horaires suscite un grand mécontentement chez les collègues, mais c’est un site qui ne s’est pas mobilisé depuis très longtemps, personne n’a jamais fait grève, les syndicats n’informaient guère de ce qui se passait en réunion. La section syndicale fait un premier courrier, pas de réponse. Le syndicat lance une pétition (qui permet via les échanges de nouvelles adhésions), toujours rien. Les syndiquéEs décident de faire une heure de grève et distribuent un tract pour l’annoncer plus largement. La direction propose une réunion pour en parler, justement le même jour et à la même heure que le débrayage prévu. Bon, pas de souci, la décision est prise de suspendre le débrayage, de toute façon si ça ne donne rien il est facile de relancer l’idée quand on veut. Le service planification réétudie la question des horaires, et apporte des modifications. Tout ce…

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A propos des racines et des excroissances du négationnisme

in Chroniques du déni/Mémoires Vives by

Ne jamais débattre, trancher. Déserter, le monde politique est assez grand pour ne pas être contraint de faire compagnonnage même un peu divergent, avec des antisémites. Il y a des dizaines d’années, un écrivain de polars, se prétendant révolutionnaire, collabora avec Robert Faurisson. Serge Quadruppani, avec d’autres fit ce choix dément et répugnant de mêler l’histoire des luttes sociales et des révolutions à celle de la négation d’un génocide. Sous la pression, il fit des années après “ses excuses”, à la Dieudonné. Les excuses consistaient à se trouver tout un tas de bonnes raisons idéologiques, à se présenter comme légèrement inconséquent, peut-être coupable de quelques excès de langage mais pour la cause, cause odieusement salie, par contre, par les salauds inquisiteurs qui reparlaient de cette “polémique” pas très centrale. Les excuses en rajoutaient dans l’ignominie. Il y deux ans, Serge Quadruppani a estimé qu’il était temps de revenir même sur ces excuses qui n’en étaient pas, et de revendiquer de nouveau la très grande valeur de sa revue La Banquise, revue où il compara, avec ses amis, le tatouage des déportés au numéro de Sécurité Sociale et les camps d’extermination au supermarché. Finalement, le bilan était globalement positif. Le site Lundi Matin a publié, ce 8 octobre 2018, un texte du même Serge Quadruppani, ” Berlin 1933 vu de la Méditerranée 2018″. Un texte qui parle de Raymond Aron, du génocide des Juifs par les nazis, sur ce ton paisible et semi-mondain de la controverse entre gens de bonne compagnie,…

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Bruxelles catastrophique

in Instants by

Soucieux de ne pas rester au chômage et motivé par l’idée de rendre service à la société grâce à mon expérience en matière d’immigration et d’interculturel, l’adresse préférée des personnes comme moi est le Guide Social. Début septembre, je repère enfin le boulot qui me correspond. Et, réciproquement, je sais que là, on a besoin de moi ! Il s’agit de l’organisme qui encadre et accompagne le processus d’intégration des personnes ayant leur statut de réfugié. Ma super-candidature a été retenue et je réussis l’examen écrit ! A ce stade, comme il était annoncé que la maîtrise de l’arabe du Moyen Orient était l’atout majeur pour l’accès à ce job, tout me porte à oser dire Hallelujah : j’aurais un chouette travail dans lequel je pourrais mobiliser mon package aussi théorique que pratique. D’ailleurs, j’ai bien mis en lumière dans ma lettre de motivation, outre mon expérience professionnelle dans le secteur, que je suis belgo-syrien avec la vocation d’être un passeur de culture. Ma famille belge et mes amis relisent ma lettre et me soutiennent avec conviction. Ma mère à Damas a fait des prières. Allez, je suis prêt pour l’entretien. La directrice est accompagnée de deux assistantes: la RH et la directrice de l’opérateur des cours de français pour étrangers à Molenbeek. Nos tables sont trop distantes. Je reçois trois sourires qui sonnent faux. Ce n’est que le calme précédant… le choc.

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Amer, un frère que je n’ai pas connu

in Révolution by

Un texte de Yahia Hakoum Lorsque la révolution en Syrie a commencé, le changement a tout touché. Non seulement les idées et la volonté de faire tomber le régime mais aussi les liens familiaux ou d’amitié. Beaucoup de ceux qui ont été un jour des amis ne le sont plus depuis le 15 mars 2011. Par contre, j’ai rencontré des personnes merveilleuses, des Syriens mais aussi de non Syriens, ceux qui soutiennent notre cause. Parmi ces personnes, il se trouve qu’il y a un jeune homme qui a marqué ma vie à jamais. Un jeune homme pour lequel, à chaque fois que je veux écrire à son sujet, je ne trouve pas les mots pour lui faire honneur. Ce jeune, il s’appelait Amer al-Qalmouni. Bien sûr, ce n’est pas son vrai nom, et personnellement je ne connais ni son vrai prénom, ni son nom, ni son visage. Amer était un activiste dans ma région. Il était une vraie référence pour les médias arabes et une source d’informations de 2011 à 2014. Il n’a jamais accepté d’apparaître en appel vidéo. Il ne voulait pas être connu car son objectif était de servir la révolution sans aucun profit personnel. Début 2014, mon petit frère Ali a été blessé par un missile lancé par les forces du Hezbollah sur la voiture dans laquelle il était avec son ami. L’ami d’Ali est mort sur place et Ali a été blessé et brûlé partout. Il a perdu sa main gauche et son œil. A l’hôpital,…

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La chute du “dernier bastion rebelle” n’aura pas lieu

in Chroniques du déni/Révolution by

La guerre est affaire de symboles. On a tendance, dans notre modernisme gavée de géopolitique pseudo-réaliste, à oublier combien la guerre est affaire de symboles. Mais en réalité, les hommes sont plus prêt à mourir pour une médaille ou un idéal que pour un pipeline. Et le nerf de la guerre ce n’est pas l’argent ou le pipeline, ce sont des hommes qui sont prêt à donner leur vie pour quelque chose. C’est parce qu’on oublie combien la guerre est affaire de symboles qu’on oublie combien la guerre est affaire de narration, de mythes, de récits qui permettent de mettre en scène ces symboles et de les rendre compréhensibles et accessibles. Même le pipeline, si réaliste, est obligé de devenir un symbole et de se mettre en scène dans le récit nihiliste d’une grande partie d’échec entre grande puissances. Le récit de « la chute du dernier bastion rebelle » est ainsi devenu, au sujet de la Syrie, un narratif privilégié qui permet, un peu à tout le monde, de raconter la guerre en Syrie en éliminant l’élément gênant de la révolution syrienne. Transformer la révolution en cause Une révolution est une force motrice de l’histoire. Elle a son narratif propre puisqu’elle écrit l’histoire. Une révolution est, sur le plan historique, le dépassement de la dialectique pour créer une nouvelle dialectique historique. Exemple concret dans le cas syrien : dépasser la dialectique Dictature / Islamiste par une exigence radicale de liberté et de démocratie pour tous les syriens. La cause c’est le symbole.…

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Marsault, Obertone, RING et ses auteurs: le coup de poing d’extrême-droite permanent

in Chroniques de la violence brune/Chroniques du déni by
Superdupont - Gotlib

La rentrée littéraire de la maison d’éditions Ring n’est jamais comme les autres : ce n’est pas seulement une question de communication de presse folklorique où des auteurs qui se revendiquent ouvertement d’extrême-droite défilent, muscles bien huilés et tatouages tendancieux bien en vue dans des décors apocalyptiques. Ce n’est pas seulement une question de choix éditoriaux « punchy » et volontairement trash ; même si l’attrait pour la publication de textes de tueurs en série, par exemple, peut légitimement interpeller, dès lors qu’elle est faite sur le même mode que celles des polars. Dans le premier cas, les victimes existent réellement. Ce n’est pas seulement une question de débat démocratique sur les conséquences de la publication de BD mettant en scène un néo-nazi tabassant répétitivement des féministes, des gens de gauche, des issus de l’immigration ou des personnes homosexuelles, lesbiennes ou trans, ce qui est le cas de l’ensemble de l’œuvre de Marsault. Ou de délires non sourcés sur le Grand Remplacement, alternant avec l’éloge à peine masqué du terrorisme d’extrême-droite, ce qui est l’essentiel de l’ « œuvre » de Laurent Obertone. Chez Ring, les actes vont avec les mots. Au mois de décembre, Marsault passera en procès pour avoir appelé à harceler une militante féministe en août 2016 sur sa page publique. Un déferlement de violence verbale mais aussi de menaces concrètes avait suivi, déferlement rassemblant des centaines de militants et de sympathisants d’extrême-droite. Marsault, bien loin du moindre regret, a continué depuis 2016 à multiplier les sorties…

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L’étrange positionnement de Caritas International sur la Syrie

in Chroniques du déni by

Caritas est un ONG spécialisée dans l’aide humanitaire, d’inspiration catholique (en France c’est le « secours catholique »). La profondeur de ses liens avec l’Eglise varie d’un pays à l’autre. D’une relative indépendance en Belgique à une très grande imbrication dans d’autres pays. En Belgique, l’association est vue comme un pilier dans les grandes ONG belge d’aides humanitaires. Ils font par exemple partie du consortium 12-12 visant à des récoltes de fonds d’ampleurs pour des évènements d’ampleurs (ex : le tremblement de terre en Haïti). A ce titre, ils ont un positionnement qui, d’habitude, vise à s’en tenir à l’humanitaire quand il s’agit de prise de position publique. Pourtant une rapide recherche sur leur site tend à montrer une tout autre image lorsqu’il est question de la Syrie. Début décembre 2016, l’offensive gouvernementale visant à reprendre Alep bat son plein. Les quartiers aux mains de l’opposition sont soumis à un déluge de feu de la part des aviations russe et syrienne. Les morts se comptent par dizaines tous les jours. Les analyses des ONG spécialisées sont sans appel sur l’origine de ces destructions : ce sont bien les forces gouvernementales qui sont responsables de l’écrasante majorité des victimes. Mais à Caritas, on préfère ne pas parler de cela. On va plutôt publier le témoignage d’un membre de Caritas Syrie qui vit à Alep ouest. Celui-ci insiste sur le fait que les violences touchent autant les zones gouvernementales que les zones de l’opposition. C’est évidemment faux, comme le montre déjà à…

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En fait on n’avait pas compris Marsault

in Chroniques de la violence brune/Prises de positions by

On n’avait rien compris à Marsault… On croyait que c’était un viriliste qui se déchaîne particulièrement sur les femmes qui osent lui tenir tête et appelle à les harceler, un suprémaciste nostalgique du IIIème Reich, et qui fait des dessins pour propager et libérer cette haine et cette violence. Et non, c’est un petit cœur tendre, qui voulait juste vendre ses planches originales au BHV du Marais pour donner les sous à sa copine qui bosserait au MacDo en faisant ses études, et maintenant il ne peut pas parce qu’encore une fois, nous avons signalé au BHV à quelle idéologie et à quelles pratiques ils allaient permettre de se faire de la pub et de l’argent. Ce n’est pas encore tout à fait ça pour l’égalité entre les femmes et les hommes, Marsault, un petit effort. L’indépendance financière est un des plus anciens combats des femmes, toujours d’actualité.

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Retrait de la biennale d’Athènes, antisémitisme et fascisme: une lettre ouverte de Luke Turner

in Chroniques de la violence brune by

Cette lettre ouverte de Luke Turner, artiste, menacé par l’internationale terroriste brune pour avoir créé une oeuvre s’opposant à Donald Trump a été publiée initialement sur son site, le 4 septembre 2018. . L’art est un champ de bataille comme un autre face à l’extrême-droite, et certains payent chers leurs combats, dans leur travail et dans leur chair. Luke Turner n’est pas seulement la cible des suprémacistes blancs à travers le monde, il est aussi la victime de la lâcheté, de l’indifférence voire de la complaisance vis à vis de l’extrême-droite. Nous ne laisserons pas faire, nous ne les laisserons pas faire taire. “J’écris, avec regret, pour rendre public mon retrait de la participation à la Biennale d’Athènes de 2018, et pour en exposer les raisons. Mon retrait est dû à l’incapacité collective des organisateurs à prendre des mesures décisives contre le comportement abusif d’un autre artiste invité et à sa campagne de dénigrement et de harcèlement des individus qui luttent contre le fascisme et l’antisémitisme, en particulier dans le monde de l’art.

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LIBAN: Célibat, un phénomène arabe ou local ?

in Féminisme by

Cet article date du 20 octobre 2015 et a initialement été rédigé à l’attention de lecteurs libanais; l’auteure assume le fait que les propos soutenus s’appliquent à d’autres sociétés.  Le Liban présente un retard important de l’âge moyen au premier mariage, qui est de 29 ans pour les femmes et 32 ans chez les hommes. Ces chiffres sont les plus élevés du monde arabe et comptent parmi les plus élevés du monde. Les Libanais restent donc plus longtemps célibataires qu’ailleurs. A quoi cela est-il dû ? Cette enquête s’appuie sur des statistiques démographiques, des études sociologiques et des témoignages de célibataires de 35 à 50 ans, issus de différents milieux, professions, communautés religieuses (chrétiens, musulmans, druzes).

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J’ai le temps de regarder les hommes tomber

in Chroniques de la violence brune by &

Ce dimanche, mes camarades belges ont eu la gentillesse de m’emmener à la Librairie-Galerie Brüsel, celle qui a accueilli Marsault. J’admets, c’était une librairie comme les autres. Un endroit que tu penses a priori paisible et intelligent, à cause des livres .. Je voulais visiter en entier, mais la lutte est aussi affaire d’émotions, évidemment. La peur, brusquement, irrationnelle, l’image mentale qui s’impose: celle des néo-nazis qui nous écrivent à d’autres et à moi, bestiaux et grotesques, mélangés au public tellement ordinaire des librairies, et de Marsault entre autres. Tu ne le croirais pas mais certains aiment aussi des livres de gauche et même ¨Petit Ours Brun. Alors finalement, j’étais une victime un peu apeurée des néo-nazis.Du coup, c’est comme ça que je me suis présentée au type ordinaire derrière le comptoir qui était bien libraire pas salarié précaire. Je lui ai demandé avant, je suis communiste aussi, je ne fais pas chier les salariés précaires, par contre les ex-ouvriers dessinateurs d’extrême-droite, oui. Je précise, vu la brusque ferveur prolétarienne de Marsault, va jouer l’exploité dans le Figaro, toi.

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Fafs aux abois : gare-toi

in Chroniques de la violence brune/Prises de positions by

Le dessinateur Marsault enrage depuis l’annulation de son exposition dans la galerie Art-Maniak, après que celle-ci ait été mise devant ses responsabilités par des féministes qui y avaient exposé il y a peu. Après avoir ciblé la dessinatrice Tanxxx pour la livrer à la meute fasciste de ses fans, c’est Laurent Obertone, une autre icone de la violence fasciste qui vient en renfort de Marsault en ciblant notre camarade Nad Iam qui appelait à manifester contre toutes les tribunes offertes aux fascistes en général et à Marsault en particulier et ce sont maintenant l’entourage neo-nazi non plus de un mais de deux « artistes » fasciste qui s’attaquent aux militantEs (Nad Iam en premier lieu et tous ceux qui ont acquiescé publiquement à cet appel). Nouvel échec des pourfendeurs de la bienpensance et apologistes du IIIeme Reich, c’est Obertone qui se voit annuler l’événement qu’il projetait de faire au théâtre de l’Atelier. C’est alors Ring, la maison d’édition des deux auteurs aux abois, une des plus prestigieuses maison d’édition fasciste de France, qui multiplie les communiqués appelant, sous couvert de victimisation, au harcèlement ciblé des militantEs!

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Marsault attaque : soutien à Tanxxx, les djinns et les dibbouks avec toi

in Chroniques de la violence brune/Prises de positions by

Sous couvert de pluralité artistique, la galerie Art-Maniak est un lieu à l’inquiétante programmation “éclectique”. Après avoir exposé les oeuvres du collectif féministe Artémisia, la galerie s’offre une rentrée bien brune en exposant le propagandiste du fasciste Marsault. Une petite sauterie qui aurait pu passer inaperçue, si une immédiate mobilisation ne s’était pas faite entendre. Après avoir dans un premier temps rejoué le couplet de la séparation de l’artiste et de ses idées pour s’en laver les mains, la galerie annule enfin et le nostalgique du IIIème reich se vexe. Beaucoup. Dans un post vengeur sur facebook, il tance ses détracteurs et s’attaque notamment à Tanxxx, entre autres artiste non-chevalière des ars et des lettres, qui a été de celles et ceux qui ont dénoncé publiquement l’exposition . N’étant pas à sa première campagne de harcèlement, il déchaîne sa fanbase en lui adressant un post Facebook où il en vient même à la caractériser de “sataniste”. Argument imparable car oui, Tanxxx a peut-être tout simplement envoûté la galerie pour saboter l’exposition ? D’ailleurs, il semble que la dessinatrice n’est pas isolée car les djinns, les dibbouks et autres demons sont et seront partout avec leurs pieds fourchus pour dégager la saloperie et ses complices galeristes ou pas. Nous vous invitons à mettre la galerie face à ses responsabilités, en lui envoyant, par exemple, le message suivant dans les commentaires de sa page Facebook. Bonjour, Vous aviez choisi , en toute conscience d’exposer l’auteur d’extrême-droite Marsault dans votre galerie. Vous saviez…

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Russophilies

in Médias etc. by

Analyse d’un désastre venu d’une ONG qui cherchait à tirer profit de la lutte contre les réseaux russes et qui les a, au final, considérablement renforcés. Retour sur l’origine du délire. Nous sommes en pleine affaire Benalla qui est déjà un matériau politique extrêmement complexe à manier. Le garde du corps du président qui a pour passe-temps de tabasser du gauchiste, une manif-traquenard lancée à la Contrescarpe après un 1er mai qui rappelait les pire moments vallsistes, le délire de toute puissance des macronistes et leur mépris absolu du mouvement social, l’alliance de l’opposition Les Républicains, Rassemblement National, France Insoumise (aucun franchement hostile à Poutine)… On est déjà dans du potentiellement explosif (et en fait du largement explosé). Et là, Eu DisinfoLab a l’idée géniale de commencer à faire du teasing sur une étude encore non-existante et qui révèlerait qu’il y aurait eu gonflage numérique sur l’affaire Benalla.

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« Reboussolés »

in Mémoires Vives by

Depuis quelques jours, j’ai décidé que le pôle nord serait à 50.034°N, 19.180°E. Je crois que nous sommes plusieurs à avoir observé ce changement dans nos boussoles intérieures parmi ceux du voyage vers la Pologne. Il y avait pour ce voyage 36 élèves volontaires qui ont consacré quelques jours de leurs vacances à nous emmener, mes deux collègues et moi, jusqu’à Auschwitz et Birkenau. Oui, ce sont bien les jeunes qui nous ont emmenés et non le contraire. Oh, bien sûr, un de mes collègues s’était chargé de l’organisation, des coups de téléphone, des réservations, des réunions de préparation, des assurances, des autorisations, du calcul et de la gestion du budget… mais ce sont ces jeunes de 17 ou 18 ans qui nous ont emmenés et qui ont donné du sens à ce qui n’en avait pas. Car Auschwitz n’a pas de sens. Il n’y a d’ailleurs pas de place décente pour les mots, la théorie, le rationnel et les explications en sortant d’un tel voyage. On ne commente pas Auschwitz. On ne raconte pas sa visite entre la poire et le fromage. En dehors des témoignages précieux de ceux qui y ont vécu l’horreur et qui humanisent l’Histoire, en dehors du savoir historique et des recherches d’experts qui attestent de l’horreur, il me semble indécent d’en parler. Même pour contrer le négationnisme. D’ailleurs, le négationnisme ne se raisonne pas puisqu’il est un choix politique et idéologique et non un aveuglement de l’ignorance. D’ailleurs, le négationnisme ne se discute pas…

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Déclics et des gens

in Instants by

Première conversation. Un militant, salarié d’un établissement du secteur public où ça bouge quand même un peu, explique que s’il devait reprendre le boulot à plein temps, il rentrerait très vite dans la gueule de tout le monde, à commencer par ses collègues parce qu’il n’en peut plus des gens résignés et par les encadrants, le premier qui vient lui dire quoi que ce soit, il va être bien reçu. Deuxième conversation. Une militante explique que dans un magasin où elle va régulièrement et où sa sœur est employée, elle a récemment discuté avec un salarié, qui lui dit être chef de rayon, gérer l’approvisionnement, les autres salariés du rayon et précise, sachant l’engagement syndical de son interlocutrice, qu’il est contre les syndicats dans le magasin. Malgré cette sortie provocatrice, la conversation se poursuit sur les conditions de travail de l’une et l’autre. Le chef de rayon en vient à donner son salaire : 1500€. La militante syndicale lui dit alors gagner bien plus, sans « responsabilités » d’encadrant, simplement en remplissant des chariots, parce qu’elle est dans un secteur où il y a (encore) une bonne convention collective. Quelques jours plus tard, la sœur de la militante syndicale lui dit que le chef de tel rayon voudrait lui parler, sur des questions de salaire, sur la future mise en place du CSE…   Les exemples viennent du milieu syndical, mais les deux démarches pourraient se retrouver dans d’autres cadres militants. Ce n’est pas une question d’étiquette, les deux militants sont du même…

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