"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

De Daoud en Sansal, la fuite en avant des humanistes “à la française”

“L’affaire Daoud”, celle de l’attribution d’un Goncourt bien sûr et d’abord (et, très accessoirement, celles des critiques que valent au lauréat son manque de déontologie) aussi bien que l’affaire de l’arrestation de son compatriote et confrère, l’écrivain Boualem Sansal, par les autorités algériennes ne sont pas simples à déconstruire, tant s’en faut. Faut-il d’abord le clamer : quand bien même la France, de Céline à pas mal d’autres, n’a jamais érigé de barrière infranchissable dans ce domaine, rien ne saurait justifier l’interférence judiciaire avec la trajectoire, fut-elle militante, d’un écrivain. Mais pourquoi cette vieille vérité est-elle si difficile à rappeler sans exacerber la fracture des malentendus ? Parce que l’affaire Daoud/Sansal plante ses racines dans ce terreau mouvant, piégé, tronqué de la relation franco-algérienne, qu’elle soit “populaire” ou, pire encore, “étatique”. Parce que, sur ce terrain franco-algérien, les identités, les rôles, les stratégies non seulement ne sont banalement pas constantes mais plus encore elles coïncident rarement avec celles dont se réclament ouvertement les acteurs. Par quelque bout que l’on prenne l’affaire Daoud / Sansal, les contradictions affleurent très vite. En nombre. Ainsi de l’attitude du gouvernement algérien qui serait hostile à Daoud… ou qui aurait choisi de punir son collègue Sansal pour leur même “liberté de parole”. Le régime algérien est certes réputé avoir censuré par voie législative la libre expression, y compris littéraire, sur ces années 1990 qu’il qualifie de “décennie noire”. Mais cette censure a toujours été très unilatérale, aussi sélective que peut l’être en France celle de…

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A LA UNE

Hamas, le point aveugle

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En exil aux USA, Souhail Chichah enseigne au Williams College. Ses recherches actuelles portent sur la théorie du capital, l’anthropologie de la blanchité ainsi que sur la généalogie du racisme. Son poème intitulé “Prendre langue” a été nominé par le concours européen d’écriture “Parler l’Europe en des langues différentes”. L’une de ses publications récentes, intitulée “ ’L’islamisation de la France’ : acteurs et ressorts d’une dangereuse rengaine”, co-écrite avec François Burgat, vient d’être publiée par la revue Jadaliyya. L’analyse, par la sociologue Nouria Ouali (Université Libre de Bruxelles), du “traitement d’exception” réservé à Souhail Chichah”révèle le processus de criminalisation et de diabolisation” ainsi que “la violence institutionnelle, politique, intellectuelle et médiatique sans précédent” en Belgique, dont il a fait l’objet. Il a également été la cible “de réactions politiques unanimes et musclées allant de la condamnation morale aux intimidations politico-judiciaires et à l’éviction” de son emploi de chercheur à l’Université Libre de Bruxelles. “J’ai cherché non pas à rire des actions humaines, ni à pleurer à leur sujet, ni à les haïr, mais à les comprendre.” – Spinoza L’attaque militaire menée par le Hamas est actuellement le cadrage “occidental” dominant de la question israélo-palestinienne. Le Président des États-Unis a présenté ses condoléances aux familles israéliennes qui ont subi des pertes, tout en négligeant ostensiblement d’exprimer des sentiments similaires aux familles palestiniennes, et ce en plein bombardement aérien intensif de Gaza. Parallèlement, les États-Unis ont envoyé des moyens militaires navals et aériens dans la région, démontrant une fois de plus leur…

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Paris: poule mouillée pour #Gaza, un 28 octobre où la Seine était moche.

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Trois heures du matin . Impossible de dormir, chercher sans arrêt si des comptes Palestiniens ont posté quelque chose depuis la coupure d’internet. Insensé 29 octobre, être rassuré par quelques vidéos de bombardements. Ca veut dire que des gens sont encore vivants. Qui étaient les manifestants à Paris ? Des gens qui n’avaient pas dormi hier aussi et fouillé l’horreur du silence soudain. Il ne restait plus que cela en France, pour savoir quelque chose, au moins entendre des voix palestiniennes dans le brouillard médiatique infâme. Il n’y a plus rien, juste nous solidaires des fantômes que nous savons encore vivants. Trois heures du matin, on ne peut pas dormir, on a vécu dix jours en un, l’adrénaline ne redescend pas . La cruauté mesquine du pouvoi, la manifestation autorisée de dimanche dernier et puis de nouveau l’interdiction de pleurer en public hier. Je me souviens des mots d’un père venu avec sa femme, et ses deux filles, ce dimanche là. Il disait que la famille avait attendu patiemment que les manifestations soient autorisées,car ils voulaient venir tous ensemble. Il était souriant, les enfants aussi, il était paisible, il expliquait pourquoi lutter pour l’indépendance de la Palestine est important, il avait emmèné ses filles en Cisjordanie l’an dernier et puis au rassemblement autorisé pour leur apprendre la solidarité et la justice. Je pense à toutes les jeunes filles de ce dimanche là, leurs rires “ Filme pas, ma mère ne sait pas que je suis là, elle va s’inquiéter” ,…

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Même pas une minute de respect: bilan du macronisme scolaire

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Ce n’était donc qu’un piège. Lundi, dernière semaine de cette période, nous avons fait une minute de silence avec les élèves. Pour nos collègues Dominique Bernard, Samuel Paty, lâchement assassinés. Et pour les collègues blessés à Arras, un agent d’accueil et un professeur d’EPS. C’était la sixième que je vivais, un rituel récurrent, qui est toujours une épreuve pour moi. Que dire ou ne pas dire ? Comment me positionner, dépasser ma stupéfaction, mes émotions face aux élèves ? A chaque fois c’est beaucoup d’appréhension, je n’ai pas le temps de me recueillir, de comprendre l’évènement qui se passe que déjà l’État m’impose cette épreuve. Tandis que j’encaisse la nouvelle le weekend, déjà une part de moi doit anticiper ce moment. Cette fois-ci nos syndicats unanimes ont réussi à arracher un temps de collectif au Ministère. Ce n’était pas gagné. Enfin deux heures pour le secondaire, renvoyant nos collègues du primaire à leur temps de pause pour se préparer, simplement échanger, se soutenir. Au collège, nous avons bien organisé ça je crois. Une direction bienveillante, des échanges, de l’entraide, je pense que nous avons dans l’ensemble pu accueillir les élèves plus serein-e-s, moins anxieux. Nous avons décidé d’expliquer aux élèves dès la première heure. J’ai fait ce temps avec une collègue et des petits sixièmes, qui pour certain-e-s en savaient beaucoup. Au fil de la discussion sont remontés leurs témoignages de violence dans le quartier, d’expériences d’intrusions dans l’école, de témoignages de la violence quotidienne. Nous avons expliqué le sens…

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Pendant ce temps sur Israel ( 8 – Falafel Final)

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Début septembre, nous sommes allés faire un tour du côté d’Israël, voir et comprendre ce qui se jouait là bas en terme de révolutions. Huit mois de manifestations consécutives, c’est quand même quelque chose, pourquoi donc ces manifs, ce mouvement, ce pays? Evidemment on ne savait pas que ces chroniques deviendraient une photo d’histoire figée juste avant les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Voici la huitième (et dernière) chronique ici, Les autres sont à retrouver là: 1 – l’aterresaintissage 2 – des vapeurs 3 – Shabbat à Kaplan Street 4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel 5 – Les mots de la femme 6 – Si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer 7 – Gog et Magog 8 – Falafel Final Le jeudi soir de Tel Aviv… … est une gigantesque teuf géante Pas d’attaque au couteau ici, mais une tendance bien réelle à vouloir se flinguer en trottinette bourré le jeudi soir. Ça va avec la pulsion de vie j’imagine… De jeunes religieux font la tournée des terrasses pour essayer de sauver les gens avec des écrits en Hébreux. Ça discute… Au fait, un petit secret : la weed est légale en Israël. « Not ‘legal’, it’s decriminalised ». Oui oui d’accord, c’est un peu pareil. Tout le monde fume partout. Dans les clubs, qui te passent des tubes de hip hop des années 90 on peut se rouler un joint sur le bar et le fumer sur la piste de…

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Pendant ce temps, sur Israël (7 – Gog et Magog)

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Début septembre, nous sommes allés faire un tour du côté d’Israël, voir et comprendre ce qui se jouait là bas en terme de révolutions. Huit mois de manifestations consécutives, c’est quand même quelque chose, pourquoi donc ces manifs, ce mouvement, ce pays? Evidemment on ne savait pas que ces chroniques deviendraient une photo d’histoire figée juste avant les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Voici la septième chronique ici, Les autres sont à retrouver là: 1 – l’aterresaintissage 2 – des vapeurs 3 – Shabbat à Kaplan Street 4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel 5 – Les mots de la femme 6 – Si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer 7 – Gog et Magog 8 – Falafel Final   Le concept m’échappe… Le « centre » de Jérusalem est composé de rue propres, entremêlées de terrasses de restos et de bars qui jouent au combat de son avec de la musique partout, des chanteurs à kippa (dont un m’a posé sa version de Comfortably Numb, c’est à noter), où déambulent des jeunes attifés de toute la gamme de l’accoutrement religieux. Juste kippa, kippa + chemise ; kippas + chemise + tsitsit (les petits fils qui pendent des vêtements) ; Kippas + chemise + tsitsit + veste + chapeau… L’avantage d’avoir une religion qui fais de la musique et qui boit de l’alcool… Jérusalem est une autre version de la teuf mais la teuf toujours. Ça semblait vivre ensemble et les religieux…

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Pendant ce temps, sur Israël… (6 – si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer)

in Révolution by

Début septembre, nous sommes allés faire un tour du côté d’Israël, voir et comprendre ce qui se jouait là bas en terme de révolutions. Huit mois de manifestations consécutives, c’est quand même quelque chose, pourquoi donc ces manifs, ce mouvement, ce pays? Evidemment on ne savait pas que ces chroniques deviendraient une photo d’histoire figée juste avant les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Voici la sixième chronique ici, Les autres sont à retrouver là: 1 – l’aterresaintissage 2 – des vapeurs 3 – Shabbat à Kaplan Street 4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel 5 – Les mots de la femme 6 – Si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer 7 – Gog et Magog 8 – Falafel Final Entre Jérusalem et Tel-Aviv (ou plutôt entre Tel-Aviv et Jérusalem) il y a un train. Le voyage entre les deux villes prend 37 minutes… La gare de Tel Aviv ne ressemble pas à grand-chose. Quelque chose entre la gare de province et la station de RER. Pour y aller il faut passer par les aspects moins rutilants de Tel Aviv. En clair les quartiers où on met les noirs et les junkies. A Jérusalem en revanche, c’est tout l’inverse. On arrive dans un immense tunnel, sorte de cordon ombilical sensé vous propulser dans le ventre de Dieu… Après une série de 4 escalators flambants neufs, dont les murs sont ornés de photos en hommage au génie humain bâtisseur qui a accompli cette œuvre,…

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Palestine : d’une quenelle d’État et des moyens de lui tordre le bras.

in Non classé by

Au début des années 2010, la sphère antisémite avait réussi une OPA foudroyante sur l’antiracisme. Celle-ci se manifeste dans sa forme la plus éclatante lorsqu’en 2009, Robert Faurisson monte avec Dieudonné sur la scène d’un Zénith plein à craquer, tient un discours négationniste et est applaudi en même temps par Jean-Marie Le Pen, vétéran de la guerre d’Algérie, et un public qui se pense révolutionnaire de gauche aux cris de “ Palestine vivra, Palestine vaincra “. A ce moment, acteurs sincères de la lutte contre l’antisémitisme, nous pensions avoir vécu la pire des impostures possibles. Nous ne pouvions prévoir 2023, ce moment où la lutte contre l’antisémitisme est incarnée par le gouvernement français, au cri que l’on peut résumer par “ Netanyahu vaincra” . Ou par “ Maurras vaincra” ce qui somme toute revient au même. En 2009, toute la gauche antiraciste n’était pas aux meetings de Dieudonné. Bien au contraire, la majorité des forces de gauche radicale le condamnaient, mais de manière totalement impuissante car elles refusaient de remettre en cause son postulat limpide : il n’y avait pas de lutte pour la Palestine sans cautionner a minima une partie de la rhétorique antisémite. Nous ne reviendrons pas ici sur ce passé, et sur les positions qui ont été les nôtres dans cette période, critiquables autant que celles qui nous faisaient face dans notre propre camp. Mais aujourd’hui, nous assistons à un phénomène absolument similaire mais d’une puissance de feu absolument exponentielle car c’est le pouvoir qui mène. Dieudonné…

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Communiqué (perso) d’Antoine Grégoire, Lignes de Crêtes

in Prises de positions by

Les attentats terroristes, comme à chaque fois qu’ils sont commis, choquent et enragent. Et nous le comprenons. C’est d’ailleurs le but premier du terrorisme, de choquer et d’enrager. Et c’est nous choisissons en conscience de dire que nous ne pas condamnons pas les attentats terroristes. D’abord parce que le terroriste s’est déjà condamné lui-même, il lui importera bien peu qu’on le condamne aussi. Le terrorisme se porte au-delà de la violence légitime, contrôlée, légale, quelle que soit l’adjectif et la propreté qu’on ajoute à la violence, le terrorisme se porte au-delà. Il se condamne lui même et il veut que l’on condamne l’innocent qui est à côté de lui. Sans procès, sans justice, sans défense et sans droits. Le terroriste se condamne lui-même et il condamne les autres. Nous condamnons la réponse israélienne au terrorisme et les frappes sur Gaza. Israël n’est pas terroriste, c’est une démocratie et peut donc tout à fait faire l’objet de condamnation tout à fait légitime. Autant les terroristes ne peuvent être condamnés car ils se sont condamnés d’eux même, autant ceux qui ne sont pas terroristes peuvent et doivent être condamné lorsqu’ils agissent contre les droits de l’homme et la démocratie. Car la démocratie est la seule solution. La démocratie est la seule et unique réponse qu’on puisse apporter au terrorisme. Pour ceux qui ne manqueront pas à la lecture de ce communiqué de s’étouffer en lisant que nous ne condamnons pas le terrorisme, nous leur indiquons que la démocratie c’est aussi la seule…

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Pendant ce temps, sur Israël (5 – Les mots de la femme )

in Révolution by

Début septembre, nous sommes allés faire un tour du côté d’Israël, voir et comprendre ce qui se jouait là bas en terme de révolutions. Huit mois de manifestations consécutives, c’est quand même quelque chose, pourquoi donc ces manifs, ce mouvement, ce pays? Evidemment on ne savait pas que ces chroniques deviendraient une photo d’histoire figée juste avant les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Voici la cinquième chronique ici, Les autres sont à retrouver là: 1 – l’aterresaintissage 2 – des vapeurs 3 – Shabbat à Kaplan Street 4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel 5 – Les mots de la femme 6 – Si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer 7 – Gog et Magog 8 – Falafel Final La vie à Tel-Aviv était parfaitement douce. Un vrai petit paradis, la plage, la fête, les jolies filles… On mange bien à toute heure, on ne se couche pas avant 3h du matin, voir on se lève à 3h du matin pour aller en teuf comme ces collocs allemands qui s’habillaient quand je suis rentré me coucher hier… Et lorsqu’on se dit, ce soir je me couche tôt on finit par discuter avec un petit corail qui chante, cheveux courts et piercing dans le nez qui, elle avait beau dire qu’elle avait des angoisses sociales, n’en finit pas moins par tenir la conversation jusqu’à… 3 h du matin… Ce pays était un privilège juif. Enfin ce « pays »… Tel-Aviv n’était pas un…

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Pendant ce temps, sur Israël (4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel)

in Antisémitisme/Révolution by

Début septembre, nous sommes allés faire un tour du côté d’Israël, voir et comprendre ce qui se jouait là bas en terme de révolutions. Huit mois de manifestations consécutives, c’est quand même quelque chose, pourquoi donc ces manifs, ce mouvement, ce pays? Evidemment on ne savait pas que ces chroniques deviendraient une photo d’histoire figée juste avant les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Voici la quatrième chronique ici, Les autres sont à retrouver là: 1 – l’aterresaintissage 2 – des vapeurs 3 – Shabbat à Kaplan Street 4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel 5 – Les mots de la femme 6 – Si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer 7 – Gog et Magog 8 – Falafel Final Le lendemain je profite de la matinée pour aller découvrir ce que les Israéliens appellent Schnitzel. Je connais de Vienne mais la version Israélienne je ne connais pas, et je me dis qu’entre l’histoire des juifs en Autriche et celle de la migration culinaire en Israël la version a du quelque peu changer. Et bien c’est vachement bon… (aussi j’ai demandé pimenté et ici le pimenté c’est du vrai pimenté, pas comme au Liban.) L’après-midi je retrouve à l’hôtel mon ami barbu au nom de prophète. C’est lui qui fut mon guide lors du « pub-crawl », qui m’avait dit qu’il serait à Kaplan et j’en profite pour l’interviewer un peu sur le mouvement (Il parle anglais, je traduis ici) … « J’ai…

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Pendant ce temps, sur Israël (3 – Shabbat à Kaplan Street)

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Début septembre, nous sommes allés faire un tour du côté d’Israël, voir et comprendre ce qui se jouait là bas en terme de révolutions. Huit mois de manifestations consécutives, c’est quand même quelque chose, pourquoi donc ces manifs, ce mouvement, ce pays? Evidemment on ne savait pas que ces chroniques deviendraient une photo d’histoire figée juste avant les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Voici la troisième chronique ici, Les autres sont à retrouver là: 1 – l’aterresaintissage 2 – des vapeurs 3 – Shabbat à Kaplan Street 4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel 5 – Les mots de la femme 6 – Si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer 7 – Gog et Magog 8 – Falafel Final On s’était fait un petit peu embarquer par la fête. Ça faisait partie de la vie à Tel Aviv, la ville qui ne dort jamais mais qui se calme un peu quand même pour Shabbat… Alors bon, nous étions sérieux, à l’un des bars de l’hôtel, prêt à passer un vendredi soir tranquille à dessiner des jolies filles – à écrire les chroniques de la révolution israélienne. D’autant plus que la veille s’était terminé fantastiquement à 3h30 du’ à discuter avec la diplomatie Française et un petit moineau (car il y avait des moineaux à Tel Aviv). Bref on était parti pour la faire calme et tranquille quand soudain arrive, précisément dans ce bar sur les trois que compte l’hôtel, un groupe de…

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Pendant ce temps, sur Israël… (2 – Des vapeurs…)

in Révolution by

Début septembre, nous sommes allés faire un tour du côté d’Israël, voir et comprendre ce qui se jouait là bas en terme de révolutions. Huit mois de manifestations consécutives, c’est quand même quelque chose, pourquoi donc ces manifs, ce mouvement, ce pays? Evidemment on ne savait pas que ces chroniques deviendraient une photo d’histoire figée juste avant les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Voici la deuxième chronique ici, Les autres sont à retrouver là: 1 – l’aterresaintissage 2 – des vapeurs 3 – Shabbat à Kaplan Street 4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel 5 – Les mots de la femme 6 – Si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer 7 – Gog et Magog 8 – Falafel Final La liste des choses à faire commençait à s’allonger sensiblement. En partie dû aux vapeurs exhalées et inhalées de « la ville qui ne dort pas », ainsi que les Israéliens voulaient l’appeler. « 24h city ». En même temps j’avais fait Berlin qui, elle, se rapprochait plus des 72h city vu qu’on y faisait la teuf du vendredi après-midi au lundi Matin. Je ne sais pas si ça fait exactement 72 heures et je n’ai aucune motivation de combattre mon mal de tête pour vous faire le calcul maintenant. Bref, 24h city ça allait le faire. Et apparemment il y a Shabbat entre les teufs pour se reposer un peu… Bon alors cette liste… Ecouter du Rap. La veille j’avais donc rencontré…

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La sage Sofia, conte musulman pour petites filles aux allumettes .

in Ecole/Mémoires Vives by

Comment redonner espoir aux petites filles dont la vie ne ressemble pas aux récits antiracistes et/ou féministes de Netflix ? Celles pour qui le malheur quotidien ne cesse pas parce que la petite princesse est tellement forte et merveilleuse qu’elle dépasse toutes les oppressions générées par une société injuste en trois épisodes. C’est une question que se posent beaucoup de parents aujourd’hui. Parce qu’ils sont pauvres et que leurs enfants vivent la stigmatisation sociale et la privation de consommer tous les jours, et de pire en pire. Parce que juste un livre pour enfants de temps en temps, c’est déjà un effort et que leurs filles se comparent forcément avec celles qui ont tout. C’est aussi une question qui touche toutes les mamans dont la fille n’est pas une petite Barbie -même racisée, mais est impopulaire parce que trop grosse, pas assez valide, trop timide. C’est surtout une question que se posent souvent les parents qui sont absolument désolés de ne pas correspondre aux modèles de parentalité des réseaux, ceux qui n’osent pas inviter d’autres enfants pour l’anniversaire des leurs, ceux qui refusent toujours que leur gosse parte en vacances chez d’autres parce qu’ils ne pourront pas renvoyer l’ascenseur. Ceux qui se sentent tout simplement trop différents dans une société où la liste des différences positives est établie de manière exhaustive par le gouvernement et la plupart des gens. L’histoire de la sage Sofia, petite fille musulmane est de celles qui sont faites pour ces familles là. Sofia est une petite…

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Pendant ce temps, sur Israël… (1 – l’Aterresaintissage)

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Début septembre, nous sommes allés faire un tour du côté d’Israël, voir et comprendre ce qui se jouait là bas en terme de révolutions. Huit mois de manifestations consécutives, c’est quand même quelque chose, pourquoi donc ces manifs, ce mouvement, ce pays? Evidemment on ne savait pas que ces chroniques deviendraient une photo d’histoire figée juste avant les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Voici la première chronique ici, Les autres sont à retrouver là: 1 – l’aterresaintissage 2 – des vapeurs 3 – Shabbat à Kaplan Street 4 – Antifascist Defense Force, Division Hegel 5 – Les mots de la femme 6 – Si il y avait une constitution et qu’à Jérusalem il y avait la mer 7 – Gog et Magog 8 – Falafel Final Le début est un moment très délicat. Commençons par la question : qu’est-ce que je venais faire ici ? Focus, Objectif, efficacité. On n’est plus en vacances, d’ailleurs tout le monde fais sa rentrée et je bois du café. Israël est le pays des juifs et l’antisémitisme ici n’existe pas. C’est ce qu’on vient trouver d’abord, en tant que juif, lorsqu’on se rend dans ce pays. Un pays où, en plein milieu de la ville, passe le Sderot Rothschild, boulevard Rothschild, correctement orthographié, sans que ça ne suscite aucune théorie foireuse sur des blogs douteux ou manifestations d’abrutis convaincus d’avoir trouvé le centre du pouvoir mondial, comme c’est le cas en France, pays des droits de l’homme et de l’islamophobie. Et surtout, ça…

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Le frérisme pour les nuls (2): Florence Bergeaud-Blackler, ou quand une chercheuse du CNRS s’en prend au halal, au ramadan et…à la recherche scientifique

in Féminisme/islamophobie by

NDLR: La première partie de cette étude critique d’Alain Gabon consacrée à l’ouvrage de Florence Bergeaud-Blackler , “Le Frérisme et ses réseaux” se trouve ici Les demandes  de suppression de fonds pour la recherche (quelle ironie de la part d’une chercheuse), les calomnies contre ses collègues, la diabolisation des associations antiracistes et de champs disciplinaires et universitaires qui lui sont manifestement étrangers   ne constituent qu’une partie des problèmes  de  l’ouvrage et des interventions médiatiques de son auteure. Partout, « entrisme », « infiltration », « endoctrinement », « complot » FBB stigmatise  les pratiques cultuelles musulmanes  les plus banales. Elle confond bel et bien, quoi qu’elle s’en défende,  islam et islamisme. Elle le fait notamment lorsque   la consommation de nourritures  Halal  et la simple pratique du  jeûne du  ramadan se voient mettre en accusation. Pour FBB,  tout signe d’appartenace musulmane est” islamiste”, et donc menace existentielle pour l’édifice républicain,  et tout musulman “visible” est d’emblée “frériste” ou pire. Pas plus que son avocat, FBB  ne supporte donc de voir des hijabs,  fut-ce en posters  et encore moins des  féministes musulmanes disposer de quelques misérables minutes d’antenne sur une chaîne publique.  Son compte Twitter  regorge d’attaques et d’accusations d’”islamisme”  contre toute activiste ou toute   musulmane voilée dès lors qu’elle est  invitée dans les média, aussi rarissimes ces invitations soient-elles.  Sans doute faudrait-il à ses yeux  exclure encore davantage celles qui le sont déjà systématiquement par la majeure partie des institutions françaises. Ses tweets mettant en avant  avec insistance sa qualité de chercheuse reconnue par  une institution…

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Réflexions intempestives sur le drame de Nanterre

in islamophobie/Révolution by

Beaucoup de choses ont été dites, écrites, pensées à propos de l’évènement de Nanterre : violences policières, racisme institutionnel, révolte populaire, etc. Je me propose ici même d’apporter une tentative d’éclaircissement, plus ou moins exhaustif, plus ou moins iconoclaste – selon le point de vue –, s’appuyant sur différents travaux, prises de position, et de mes réflexions personnelles sur le sujet. § 1. Le monde vu par la police – Si l’on se rapporte à la « présentation générale » que propose le Ministère de l’intérieur, les différentes fonctions de la police s’avèrent être les suivantes : « Dans cet esprit républicain, la loi d’orientation et de programmation relative à la sécurité de janvier 1995 a énoncé les missions prioritaires de la police nationale, confirmées par la loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure d’août 2002 : La sécurité et la paix publiques, consistant à veiller à l’exécution des lois, à assurer la protection des personnes et des biens, à prévenir les troubles à l’ordre public et à la tranquillité publique ainsi que la délinquance ; La police judiciaire, ayant pour objet, sous la direction, le contrôle et la surveillance de l’autorité judiciaire, de rechercher et de constater les infractions pénales, d’en rassembler les preuves, d’en rechercher les auteurs et leurs complices, de les arrêter et de les déférer aux autorités judiciaires compétentes ; Le renseignement et l’information, permettant d’assurer l’information des autorités gouvernementales, de déceler et de prévenir toute menace susceptible de porter atteinte à l’ordre public, aux institutions, aux intérêts fondamentaux de la Nation…

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Diplomatie islamophobe : recevoir Modi, bannir Muhammad Rabbani, activiste musulman des droits humains

in islamophobie by

Le 14 juillet dernier, Modi, assassin de masse de la minorité musulmane de son pays etait reçu en grande pompe pour la fête nationale par le gouvernement français. Les critiques qui ont émaillé sa visite ont été assez rares, et les rassemblements de protestation organisés par des activistes et des intellectuels ont été à l’image de l’encéphalogramme plat qui est celui de la gauche, dès qu’il s’agit d’analyser et de combattre l’un des réacteurs les plus puissants de la politique macroniste actuelle, l’islamophobie, c’est à dire très peu fréquentés. Exception française, le pays qui se croit le berceau des droits humains est aussi celui où tout dictateur qui persécute des musulmans est considéré comme un honnête homme  dont la compagnie est à rechercher pour les grandes occasions. Il faut des victimes avec la bonne religion pour que l’humaniste moyen ou présidentiel  retrouve ses capacités, et lance des appels vibrants pour la démocratie. Heureusement que les Ukrainiens ne sont pas tchétchènes ou syriens, Vladimir Poutine serait encore reçu en grande pompe au château de Versailles. Malheureusement, même une partie des critiques de Modi s’est faite sur des bases erronées et lacunaires. Macron aurait reçu Modi uniquement pour vendre des avions de guerre, la politique étrangère de la France serait donc purement utilitariste et économiste et l’idéologie serait annexe dans tout cela. Ce n’est le cas que dans la conception du monde étriquée d’une certaine gauche néo-marxiste, la même qui voit l’islamophobie française comme une pure “diversion” pour cacher les vrais problèmes.…

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Un entretien avec Niraja Gopal Jayal

in Entretiens/islamophobie by

Alors que l’on se réjouit en France de vendre quelques Rafales à l’Inde de Narendra Modi, ce dernier sera accueilli en grande pompe par le président Macron ce 14 juillet à Paris. Au pouvoir depuis presque dix ans, Modi et son gouvernement sont directement responsables de la montée de l’islamophobie en Inde, islamophobie qui cimente un projet suprémaciste assumé. Si les attaques sur la société civile se multiplient, des universitaires indiens se mobilisent pour décortiquer cette mécanique autoritaire, étudiant aussi bien la mise au pas de l’université que les liens entre islamophobie et suprémacisme hindou Nous publions ici deux textes traduits du South Asia Multidisciplinary Academic Journal, leur lecture met en lumière les raisons de l’entente entre les deux chefs d’état : “la plus grande démocratie du monde” et le “pays des lumières” sont engagés sur la même pente autoritaire et raciste. Pendant que notre gouvernement tisse des liens avec l’extrême-droite islamophobe indienne, des camarades appellent à les rejoindre le 13 juillet à partir de 17 heures sur la pelouses des Invalides. Niraja Gopal Jayal est professeur au Centre pour l’Etude du Droit et de la Gouvernance à la Jawaharlal Nehru University (JNU) à New Delhi. Ses recherches, à l’intersection entre théorie politique et étude de la politique indienne, s’articulent autour de quatre axes principaux : démocratie, représentation, citoyenneté et gouvernance (y compris la gouvernance locale, et les rapports entre genre et gouvernance). Elle travaille actuellement sur la crise de l’université publique en Inde. Entretien réalisé par Stéphanie Tawa Lama-Rewal…

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Où sont les intellectuels conservateurs en Inde ?

in islamophobie/Mémoires Vives by

Alors que l’on se réjouit en France de vendre quelques Rafales à l’Inde de Narendra Modi, ce dernier sera accueilli en grande pompe par le président Macron ce 14 juillet à Paris. Au pouvoir depuis presque dix ans, Modi et son gouvernement sont directement responsables de la montée de l’islamophobie en Inde, islamophobie qui cimente un projet suprémaciste assumé. Si les attaques sur la société civile se multiplient, des universitaires indiens se mobilisent pour décortiquer cette mécanique autoritaire, étudiant aussi bien la mise au pas de l’université que les liens entre islamophobie et suprémacisme hindou Nous publions ici deux textes traduits du South Asia Multidisciplinary Academic Journal, leur lecture met en lumière les raisons de l’entente entre les deux chefs d’état : “la plus grande démocratie du monde” et le “pays des lumières” sont engagés sur la même pente autoritaire et raciste. Pendant que notre gouvernement tisse des liens avec l’extrême-droite islamophobe indienne, des camarades appellent à les rejoindre le 13 juillet à partir de 17 heures sur la pelouses des Invalides. Où Sont les Intellectuels conservateurs en Inde? Par RAMACHANDRA GUHA La vie politique indienne est aujourd’hui fondée sur un paradoxe : alors qu’un parti politique de droite est au pouvoir, les intellectuels de droite se font rares. Et c’est exceptionnel parmi les démocraties dans le monde. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l’Allemagne possèdent des traditions intellectuelles conservatrices, qui continuent de fournir une assise aux partis politiques comme les Républicains en Amérique, les Conservateurs en Angleterre ou les Chrétiens…

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Abrogation de la loi de 2004, point de vue anecdotique d’une beurette sans qualité

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Je suis ce que je savais J’y ai dansé la nuit L’esprit parfois retrouvéEt parfois c’est fini Je me raccroche à qui? Tous mes héros sont morts Ne restent que mes ennemis Je m’y accroche encore. Indochine, Station 13   Je suis pour l’abrogation de la loi de 2004 depuis 2004. C’est difficile d’expliquer pourquoi. Je n’ai jamais compris comment on pouvait ne pas être d’extrême-droite et défendre cette loi. Même après vingt ans à gauche, dans les mouvements sociaux et dans la lutte contre l’antisémitisme, je n’ai jamais réussi à comprendre. J’ai toujours eu des camarades pour la loi de 2004. Des gens parfaitement sympathiques et engagés mais qui d’un coup te disent tranquillement qu’ils sont pour exclure des jeunes filles de l’école et bousiller leur vie. Ou alors pour les forcer à se déshabiller. Entre 2004 et 2006, sur le forum d’une organisation anarchiste, j’ai discuté deux ans avec des révolutionnaires qui étaient pour la loi de 2004. J’ai du écrire des centaines de pages. Un jour j’ai arrêté parce que j’ai compris ce qui se passait. Les français avaient décidé qu’il y avait seulement deux sortes de femmes issues de l’immigration musulmane. Les voilées et les non-voilées. Ils étaient en train de faire de nous des non-voilées. Ils nous contraignaient à entrer nous aussi dans une case définie par leurs critères. C’était inévitable, le rapport de forces était trop inégal à gauche. Or je n’étais pas du tout une non-voilée. J’étais une militante de l’immigration pour le droit…

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