L’Indigène, le beau geste et les saluts génocidaires

Quand la musulmane fait un beau geste, en France, on l’accusera de faire un salut nazi. Il vaut mieux le savoir et ne pas perdre de temps. Travaillant sur le neo-nazisme néo-nazisme, je me suis demandé pourquoi Houria Bouteldja était allée chercher Otto Strasser, référence underground de l’internationale suprémaciste blanche de l’après-guerre et pendant des décennies, pour le citer dans une intervention publique qui “fait polémique” comme dit la presse islamophobe quand elle fait destruction politique . On ne joue pas avec le feu sans maîtriser le feu et peu de gens, en France, ont pris le temps de s’intéresser aux manifestes laissés pas les tueurs de masse héritiers du néo-nazisme, de Breivik aux réplicants de Brenton Tarrant. Quand on le fait, on éprouve cette terreur intime : ceux qui sont passés à l’acte définitif ont exactement les mêmes théories générales que l’extrême-droite mainstream, désormais hégémonique et au pouvoir. Mais avant d’engager leur vie en semant la mort, beaucoup font aussi ce que le haineux des réseaux sociaux ne fait pas, sauf si on fait un beau geste, lui envoyer un MP. Je suis très barbare parfois, j’ai ce geste-là, écrire au soit-disant beauf à 30 abonnés pour le traiter en grand militant. Alors vient l’expression de la détresse existentielle. Celle que dit Tarrant, lorsque, déçu par le voyage initiatique en France, il oppose la solennité des cimetières de la guerre de 14-18 et le parking du supermarché. Le supermarché : lieu d’une tuerie de masse raciste à El Paso…