Palestine : d’une quenelle d’État et des moyens de lui tordre le bras.
Au début des années 2010, la sphère antisémite avait réussi une OPA foudroyante sur l’antiracisme. Celle-ci se manifeste dans sa forme la plus éclatante lorsqu’en 2009, Robert Faurisson monte avec Dieudonné sur la scène d’un Zénith plein à craquer, tient un discours négationniste et est applaudi en même temps par Jean-Marie Le Pen, vétéran de la guerre d’Algérie, et un public qui se pense révolutionnaire de gauche aux cris de “ Palestine vivra, Palestine vaincra “. A ce moment, acteurs sincères de la lutte contre l’antisémitisme, nous pensions avoir vécu la pire des impostures possibles. Nous ne pouvions prévoir 2023, ce moment où la lutte contre l’antisémitisme est incarnée par le gouvernement français, au cri que l’on peut résumer par “ Netanyahu vaincra” . Ou par “ Maurras vaincra” ce qui somme toute revient au même. En 2009, toute la gauche antiraciste n’était pas aux meetings de Dieudonné. Bien au contraire, la majorité des forces de gauche radicale le condamnaient, mais de manière totalement impuissante car elles refusaient de remettre en cause son postulat limpide : il n’y avait pas de lutte pour la Palestine sans cautionner a minima une partie de la rhétorique antisémite. Nous ne reviendrons pas ici sur ce passé, et sur les positions qui ont été les nôtres dans cette période, critiquables autant que celles qui nous faisaient face dans notre propre camp. Mais aujourd’hui, nous assistons à un phénomène absolument similaire mais d’une puissance de feu absolument exponentielle car c’est le pouvoir qui mène. Dieudonné…