Variations en jaune et brun autour de François Ruffin
Les récentes déclarations de François Ruffin ont déclenché une petite vague de colère étonnée à gauche. L’homme qui incarnait la version libertaire, jeune, mouvementiste de la FI a brusquement tenu des propos dignes d’un Djordje Kuzmanovic, parti du mouvement justement parce qu’il ne le trouvait pas assez nationaliste. Or aujourd’hui ce nationalisme, frileux et assumé à la fois, est donc repris par celui qui est resté, et à qui beaucoup de gens accordaient une sensibilité de gauche plus grande que celle de Mélenchon. C’est cependant une illusion de longue date. Ruffin est depuis un bout de temps l’incarnation la plus médiatique d’une mouvance beaucoup plus large, qui entend bien profiter de la présidentielle et de la visibilité de la FI pour continuer à imposer une ligne anti-système. Il n’y a pas que Ruffin, il n’y a jamais que Ruffin. Ce qu’il représente est une mouvance qui fonctionne depuis des années avec la même logique: on va convaincre les gens non pas sur de la politique ou des idées de gauche mais en se ralliant à toutes les idées anti-système qui sont à la mode et cela peut aller du tirage au sort version Etienne Chouard, jusqu’à des prises de position anti-vaccins. Exprimé par Ruffin en ces termes “Le code du travail c’est très technique il faut attaquer Macron sur des trucs à la cons genre les vaccins”. Cette phrase date de 2017, et il faut donc reconnaître une grande capacité d’anticipation au leader insoumis: pour s’en convaincre, on peut relire…