"Je n'ai pas vécu la liberté, mais je l'ai écrite sur les murs" (la révolution syrienne)

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Fascisme

También la lluvia

in Révolution by
la bassine de sainte soline

C’est un film sur des manifestations pour l’eau, en Bolivie. Des manifestations parce que quelques raclures ont privatisé la récupération et la distribution de l’eau dans le pays. Des manifestations parce qu’ils veulent tout nous prendre, “même la pluie”. D’où le titre. C’est à ce genre de chose qu’on pensait tous dans la voiture en y allant, je crois. Privatiser l’eau, bordel, mais faut vraiment être un psychopathe. L’idée c’est de faire de gigantesque bassine en extérieur pour pouvoir plus facilement siphonner l’eau des nappes phréatiques – qui sont à des niveaux de sécheresse record chaque année, au cas où ça n’est pas évident. Tout ça pour la culture intensive du maïs, une plante très gourmande et pas adaptée à notre climat. Les “irriguants” sont souvent des agriculteurs endettés jusqu’à l’os au profit des géants de l’agro-industrie. Qui font des virés à cinquante dans les maisons des agriculteurs pas d’accord pour tout niquer et menacer leurs familles. Ils ont fait des listes. Donc on a pris le weekend pour y aller, comme quelques milliers de personne. L’année dernière ils ont réussi à en crever une, on va voir ce qu’on peut faire cette fois-ci. On partage le bluetooth entre de la techno berlinoise et de la pop des années 80, collectif transgénérationnel oblige. Je découvre Ottawan, qu’il faut avoir écouté pour y croire. “T’es in, t’es out, t’es Bath” ça ne veut strictement rien dire mais on chante quand même. Le covoitureur qu’on a pris avec nous se marre. Il…

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Metacritique de la haine anti-Freud d’extrême droite

in Chroniques du déni by

On pensait l’affaire réglée, l’histoire écrite, la messe dite. Douze ans après le livre d’Onfray, dix-sept ans après le “livre noir de la psychanalyse”, quatre-vingt-dix ans après la “psychanalyse science juive” de l’Allemagne des années trente, on pensait que la haine anti-Freud avait quand même montré ses limites. On pensait surtout, au regard des polémiques générées et de ce que ces polémiques ont fait ressortir de leurs auteurs, qu’il était assez clair d’où venaient ces attaques de la psychanalyse et où elles menaient la plupart du temps. Qu’on s’entende bien, la psychanalyse est une science sociale et, à ce titre, les débats et les critiques, les écoles de pensées, les évolutions, les théories y sont nombreux et vifs. Comme pour la sociologie, la philosophie, l’anthropologie ou l’histoire. En revanche les attaques contre la psychanalyse, celles notamment qui entendent en faire une secte, nier son caractère scientifique ou “révéler” que Freud était un ambitieux arnaqueur aimant l’argent et prédateur de femmes, ces attaques là empruntent d’une certaine tradition. Une tradition faite de Onfray, de Bénesteau et de ses amis du Club de l’Horloge (Henry de Lesquen), de Debray-Ritzen activiste de la Nouvelle Droite, ou encore de Jean Bricmont. Et de Jacques Van Rillaer, psychologue comportementaliste qui a passé sa vie à citer, reprendre, soutenir, défendre ou encore co-écrire avec tous les auteurs précités. Et c’est pour cette raison que lorsque le podcast Meta de Choc, autoproclamé contre les dérives sectaires, choisit de faire une série de 6 heures consacrées à “démonter…

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Entretien avec Françoise Morvan: le nationalisme breton, faux folklore et vrai lobby

in Chroniques de la violence brune/Entretiens by

Françoise Morvan est une lanceuse d’alerte. Son combat rejoint celui de Lignes de Crêtes contre les forces redoutables et obscures qui minent nos sociétés démocratiques, contre le fascisme la haine de l’autre, le machisme général qu’elle subit depuis les débuts de son combat, le souverainisme qu’il soit d’extrême droite, de droite ou de gauche. Le régionalisme breton, sa néoculture, ses revendications autonomistes, ses alliances avec les mouvements séparatistes et leurs exigences linguistiques ou culturelles ne relèvent pas d’un doux folklore. Ils représentent l’héritage de la haine de la République née après la Révolution de 1789, ils s’appuient au 19e sur les forces royalistes légitimistes les cercles cléricaux puis au début du 20e sur les cercles maurrassiens antisémites, enfin sur les fascistes et les collaborateurs nazis admirateurs du IIIe Reich pendant la guerre. Le drapeau noir et blanc qui symboliserait l’attachement au « peuple breton » son folklore et sa langue fut créé par Morvan Marchal druide antisémite fondateur du groupe Breiz Atao qui allait incarner la collaboration avec l’Allemagne nazie des séparatistes bretons. Maintenant tous les partis politiques soutiennent le régionalisme breton et ses instances industrielles, commerciales culturelles comme l’institut de Locarn tout puissant, au mépris des renoncements catastrophiques pour l’environnement comme lors du mouvement des bonnets rouges en 2013. Françoise Morvan est très seule et très exposée, toujours censurée en Bretagne, elle continue cette lutte avec quelques rares soutiens, mais les médias nationaux s’effacent devant la puissance des régionalistes et leurs menaces. Nous devons la soutenir, son livre le monde comme…

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Interview de Philippe Corcuff et lecture critique: La grande confusion ou la fête foraine du confusionnisme – Audio et Texte

in Chroniques du déni by

L’interview que j’ai réalisé de Philippe Corcuff est à écouter ici: Lignes de Crêtes · Interview Philippe Corcuff July 2021 Je vais tenter de faire un retour de lecture constructif du dernier livre de Phillipe Corcuff « la grande confusion, comment l’extrême droite gagne la bataille des idées ». Je m’excuse d’emblée auprès du lecteur si je n’analyse pas en profondeur sa vision de la pensée des intellectuels qu’il cite dans le livre (Notamment de Chantal Mouffe, Jean-Claude Michéa , Frédéric Lordon) ni en profondeur les tensions entre identitarisme et émancipation, ni si Corcuff est juste quand il se réfère à Maurice Merleau-Ponty, Max Weber ou Marc Bloch. Néanmoins ce livre me semblant essentiel, sa lecture est possible sans avoir toutes ces références et il me parait important d’en faire une recension ici. Phillipe Corcuff nous invite à la grande fête foraine du confusionnisme, à la kermesse des idées d’extrême droite, à la foire du post fascisme. Il fait littéralement la fête à plusieurs penseurs dont les idées carnavalesques glissent malheureusement très vite sur le toboggan des idées d’extrême droite. A travers trois grands univers “Dérèglement de la critique sociale dans les temps confus actuels”; “Déplacement confusionniste en cours, de l’extrême droite à la gauche” et “En partant de la gauche polarisation politiques, ankyloses intellectuelles et intersections confusionnistes”, il nous invite de stand en stand de sa fête foraine à analyser la pensée des clowns réactionnaires. Le livre est un ouvrage pertinent et essentiel dans l’année électorale que nous sommes…

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” Le complotisme est d’abord une cosmogonie, une parole mythique sur la naissance du monde”, entretien avec Sylvie Taussig

in Entretiens by &

Le “conspirationnisme” est sans doute l’un des objets politiques les plus étudiés et débattus du moment pandémique. Comme tout objet politique, il est en partie défini de manière subjective par celles et ceux qui l’étudient tandis que sa définition est en grande partie rejetée par ceux qui sont définis comme tels. L’originalité de l’essai de Sylvie Taussig réside sans doute beaucoup dans une tentative d’explication du phénomène  qui ne cache pas son lien profond avec la subjectivité de l’autrice. Chercheuse, c’est à partir de ses sujets de recherche antérieurs qu’elle a réfléchi sur les conspirationnismes. En l’occurrence, la gnose, cette quête de transcendance intérieure face au Mal originel du monde, transcendance, qui cependant, ne peut passer que par l’Initiation à la Vérité par la médiation de celui ou de ceux qui savent. Ce point de départ situé aboutit à une réflexion passionnante, sans doute parce qu’elle évite deux écueils: le mépris politique et la déshistoricisation vis à vis des conspirationnistes. Bien qu’extrêmement dur politiquement dans le jugement sur ces courants, son essai tente une filiation et une réinscription dans l’histoire des idées et des passions philosophiques  politiques et religieuses de l’Occident, et sort l’analyse du surplomb militant visant à voir les conspirationnistes comme des pions manipulés par une idéologie totalement étrangère à ce qui peut animer bien d’autres engagements ” respectables”. Surtout de Kant à Descartes en passant par une modération radicalement optimiste dans la recherche du Bien et de la Vérité, quête en partie illusoire et en partie constitutive…

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Le rôle des plateformes dans le fascisme d’intérêt public

in Médias etc. by

Non le PDG de Twitter n’a pas décidé seul de supprimer le compte du président US. Non les plateformes ne sont pas en détention d’un monopole d’un service public et non, la suppression d’un compte n’est ni une censure, ni la régulation unilatérale du débat public. Ce qui vient d’arriver avec la suppression du compte Twitter de Donald Trump suite aux émeutes du Capitole est l’aboutissement d’un processus long et complexe, et d’une révolution dans la politique de modération des plateformes qui a pu avoir lieu dans le contexte de l’épidémie de Covid et grâce au mouvement antiraciste de Black Live Matters et des solidarités qu’il a engendré dans la société. Petit retour en arrière D’abord il faut se souvenir de pourquoi Trump était sur Twitter. Trump était sur Twitter afin de contourner l’organisation démocratique normale, ses régulations et ses contre-pouvoir, notamment les médias. Trump n’a eu de cesse d’insulter, menacer et mépriser les journalistes qui lui posaient des questions ou faisaient des enquêtes. Pour ce faire il a pu recourir à un outil qui est Twitter et grâce auquel il pouvait, en très peu de mots, dicter une politique sans avoir à s’en expliquer, ni en conférence de presse (qui étaient passées à insulter les journalistes) ni face à une opposition politique, ni face à sa propre administration. C’est ça que permettait Twitter, une parole en nombre de mots ultra réduits passé directement du leader charismatique au “peuple” sans aucun intermédiaire, limitation ou contrôle. Twitter de son côté, ainsi…

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Terrorisme d’extrême-droite: les faits et les “forcenés”

in Chroniques de la violence brune/Chroniques du déni by

Frederik Limol ne comptera jamais officiellement dans les statistiques du terrorisme, même si ses trois victimes ont eu un hommage national. Il a pourtant abattu trois gendarmes, dans le cadre d’une résistance armée, manifestement anticipée de longue date, même si l’évènement déclencheur à savoir l’appel à la police effectué par une amie de sa compagne qu’il violentait n’a pas dépendu de lui. Mais le choix de la date précise du passage à l’acte n’est pas ce qui distingue le terrorisme du simple fait divers non politique. En l’occurrence, il est arrivé dans de nombreux attentats djihadistes que la date soit déterminée par des évènements extérieurs: par exemple, les attentats de Bruxelles ont eu lieu parce que leurs auteurs savaient avoir très peu de temps avant de se faire arrêter par la police qui les avait repérés. Plus globalement, on ne sait souvent pas très bien, dans le cadre d’attentats commis par les « isolés » de Daech, sans ordre explicite de l’organisation, ce qui détermine le jour où ils se décident à tuer. Il y a d’autres critères qui semblent cependant absents du crime de sang perpétué par Frédérik Limol et qui le distinguent même d’autres terroristes d’extrême-droite. Il n’a  laissé aucun manifeste, et personne ne peut être sûr, en l’état des informations données par le procureur de la République, s’il a agi ou pas en étant préoccupé seulement de motifs qu’il vivait comme personnels au moment du drame. Le problème politique ne réside donc pas dans le fait que son acte…

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Attentat contre la synagogue de Halle: un “loser” sanglant.

in Chroniques de la violence brune by

Au deuxième jour de son procès, entamé le 23 juillet, Stephan Balliet rit devant la vidéo de son attaque meurtrière contre la synagogue de Halle le 9 octobre 2019, attaque lors de laquelle il n’a finalement pu tuer « que » deux personnes, Jana Lange qui passait dans la rue, et Kevin S. qui déjeunait dans un kebab qu’il a mitraillé. Lorsque les juges et les familles des victimes s’émeuvent de ses ricanements, il dit qu’il s’amuse « seulement » de quelques unes de ses vannes, et pas spécialement de ses crimes, qu’il assume, cependant. Tout comme il assume d’être négationniste, et de penser que les Juifs doivent être exterminés car ce sont eux qui organisent le Grand Remplacement. Pourtant Stephan Balliet est profondément déçu de lui même. Déjà, dans la vidéo qu’il a diffusé en direct pendant l’attaque, il s’auto-dénomme « le loser » parce qu’il n’ arrive pas à faire sauter la porte de la synagogue pour perpétuer un massacre. Stephen Baillet a 28 ans. Et pour lui, réussir sa vie, c’était parvenir à tuer un maximum de Juifs, le jour de Yom Kippour. C’est du moins ce qu’il a mis tout en haut de sa liste de « réussites », faite à la manière d’un barème de jeux vidéos permettant d’obtenir des badges ou d’accéder au niveau supérieur. Il en avait listé 25 plus un malus, si jamais il se blessait lui-même. La liste qui clôture le manifeste posté sur un forum suprémaciste et sur le Dark net, est rédigée comme suit. Les ”…

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Le Printemps Républicain veut avoir peur, mais surtout pas d’Eric Zemmour

in Laïcité by

Avoir peur ou ne pas avoir peur. C’est un peu le grand dilemme actuellement du Printemps Républicain face à ce que raconte Eric Zemmour et qui les touche en plein cœur. Le Printemps Républicain est composé de deux types de personnes: des Juifs qui ont peur, et des antisémites qui ont découvert qu’ils auraient le droit d’être antisémite tant qu’ils se prétendraient islamophobes. Tant que le “nouvel antisémitisme” ce sont les Musulmans, le vieil antisémitisme de Drieu ou de Céline peut se dérouler sur papier bible et se ranger proprement dans les bibliothèques, c’est l’idée maîtresse de ces courants.

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Gilets Jaunes, violence et anomie

in Chroniques du déni by

Les Gilets Jaunes sont l’anti-barrage au fascisme. Le slogan « Macron démission » permet d’unir ceux qui n’ont aucun horizon politique et ceux qui ont pour horizon de rejouer le second tour ou d’abolir la république. C’est en cela que ce mouvement est un mouvement fasciste, car c’est un mouvement qui peut convaincre des gens de se tourner vers le fascisme. C’est aussi l’anti-barrage au fascisme qui est exprimé par cette gauche tentée de rejoindre les Gilets Jaunes. Celle là ne supporte pas qu’on lui rappelle la réalité du fascisme du mouvement et développe tout un argumentaire destiné à briser, dépasser, oublier le barrage au fascisme. “Ils ne sont pas tous comme ça; c’est du mépris de classe; justement il faut aller sur le terrain avec l’extrême droite pour pas lui laisser le terrain; j’ai un ami du comité Adama qui y était; c’est pas représentatif; c’est minoritaire; y’a des fascistes partout donc c’est normal on ne peut rien y faire”. La gauche se construit consciencieusement son déni et ses justifications, qui resserviront par la suite.

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