A la recherche de notre humanité perdue
Depuis le 23 avril 2020 s’est ouvert le procès historique d’Anwar Raslan, ex-membre de haut rang des services secrets syriens. Il est accusé d’avoir ordonné, lorsqu’il dirigeait le centre de détention al-Khatib à Damas d’avril 2011 et septembre 2012, la torture d’au moins 4000 personnes et d’être responsable de la mort d’au moins 58 autres. Après 18 ans de travail pour les services de renseignement syriens, Raslan fut arrêté le 12 avril 2019 à Berlin où il avait réussit à s’exiler avec sa famille à partir de mai 2015. Cet ancien colonel est donc le plus haut gradé Syrien jamais arrêté pour des crimes contre l’humanité. Son co-accusé, Eyad al-Gharib, de rang inférieur, est accusé d’avoir participé à l’emprisonnement d’au moins 30 manifestants, opposants du régime, dans ce même centre de détention et dans la même unité 251, où le régime encore aujourd’hui torture ses opposants. Ceci est un autre aspect historique, alors que la plupart de procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, se tiennent une fois que ces crimes sont déjà passés. Eyad al-Gharib, quant à lui, fût arrêté en Rhénanie Palatinat, le Land où se situe le tribunal régional supérieur de Coblence. Le procès se tient d’ailleurs à Coblence pour cette raison. La fin de l’impunité Depuis plus de 9 ans, des centaines de milliers de Syriens sont morts dans les centres de tortures d’Assad, comme celui d’al Khatib. Le régime s’est par ailleurs servit d’armes chimiques contre son propre peuple et plusieurs millions de…